Les investisseurs s'inquiètent tout à la fois de la perspective d'élections anticipées en Italie, de la possibilité d'une victoire limitée des conservateurs britanniques le 8 juin et du regain de tension entre la Grèce et ses créanciers.

À Paris, l'indice CAC 40 cède 0,58% à 5.301,29 points vers 07h50 GMT et à Londres, le FTSE recule de 0,46% alors qu'à Francfort, le Dax est revenu à l'équilibre après une ouverture dans le rouge.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,49%, le FTSEurofirst 300 0,28% et le Stoxx 600 0,25%.

Le secteur bancaire perd 1,17% avec notamment, à Paris, des reculs de 0,89% pour Société générale et 0,77% pour BNP Paribas.

Les quatre plus fortes baises de l'EuroStoxx 50 sont pour des banques, avec la lanterne rouge pour Deutsche Bank, qui cède près de 2%.

Les responsables de la stratégie actions européennes de la banque allemande ont revu à la baisse, à "sous-pondérer", leur opinion sur le secteur bancaire, expliquant que celui-ci figurait parmi les plus sensibles aux fluctuations de la croissance dans la zone euro dans la perspective d'un ralentissement de celle-ci en fin d'année, et que les valorisations n'étaient plus attractives.

Le plus fort repli de l'Eurofirst 300 est pour International Consolidated Airlines, qui perd 3%. British Airways, l'une des deux grandes filiales du groupe, prévoit un retour à la normale ce mardi sur l'aéroport londonien d'Heathrow après la panne informatique qui a affecté quelque 75.000 de ses passagers depuis samedi.

La Bourse de Londres était fermée lundi, tout comme les marchés américains.

A la baisse également, Akzo Nobel cède 1,4% après une décision de justice favorable au groupe et réduisant encore, aux yeux des investisseurs, la probabilité d'une offre d'achat de l'américain PPG Industries.

A Tokyo, l'indice Nikkei a fini pratiquement inchangé, la hausse du yen, favorisée par le statut de valeur refuge de la devise nippone, ayant freiné le marché actions. SoftBank a toutefois pris 2,8% après des informations selon lesquelles sa filiale ARM s'apprête à dévoiler un nouveau modèle de processeur.

L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) abandonne 0,2%. La Bourse de Shanghai est restée fermée pour cause de jour férié.

Sur le marché des changes, le dollar regagne 0,2% face à un panier de devises de référence, profitant de la faiblesse de l'euro et de la livre sterling. Cette dernière continue de souffrir de la diminution de l'écart entre les conservateurs britanniques et les travaillistes dans les sondages sur les intentions de vote pour le scrutin législatif du 8 juin. Une nouvelle enquête publiée ce mardi ne donne ainsi que six points d'avance au camp de la Première ministre, Theresa May.

L'euro, lui, est handicapé par la résurgence des craintes liées à la situation financière de la Grèce après les propos de son ministre des Finances sur la nécessité d'un accord avant l'Eurogroupe du 15 juin, mais surtout par l'évocation d'élections législatives anticipées en Italie par l'ex-président du Conseil Matteo Renzi, qui a fait plier la Bourse de Milan lundi.

La monnaie unique abandonne près de 0,3% face au dollar à 1,1138.

Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à 10 ans a reculé à 0,29%, au plus bas depuis le 25 avril, sur des anticipations de chiffres décevants de l'inflation en Allemagne. La statistique est attendue pour 12h00 GMT.

Le rendement de l'OAT française de même échéance progresse en revanche légèrement, à près de 0,75%, en réaction à de bons indicateurs sur la croissance, la consommation et la confiance des ménages.

La croissance de l'économie française a atteint 0,4% au premier trimestre, soit 0,1 point de plus qu'annoncé précédemment, sous l'effet notamment d'une nette révision à la hausse de l'investissement des entreprises, selon la deuxième estimation de l'Insee publiée mardi.

Le pétrole baisse légèrement, autour de 49,70 dollars pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) et de 52 dollars pour le Brent, les inquiétudes récurrentes sur l'offre reprenant le dessus sur les signes de démarrage soutenu de la période des grands déplacements estivaux aux Etats-Unis, synonyme de pic de la demande de carburants automobiles.

(Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)