L'indice du sentiment des investisseurs calculé par l'institut de Mannheim a reculé à 53,3 contre 54,8 en mars, niveau qui constituait un plus haut depuis février 2014. Les économistes interrogés par Reuters attendaient en moyenne une progression à 55,3.

La composante des conditions actuelles a bondi à 70,2 contre 55,1, dépassant nettement le consensus qui était à 56,0 et inscrivant un plus haut depuis juillet 2011.

"L'Allemagne se porte bien. En fait, elle pourrait se porter si bien que certains observateurs estiment qu'elle ne peut pas aller mieux", explique Holger Schmieding, économiste de Berenberg.

Le ZEW explique que la conjoncture mondiale pèse actuellement sur les perspectives des exportations allemandes, réduisant le potentiel d'amélioration supplémentaire de la conjoncture, et certains économistes évoquent aussi les inquiétudes liées à la Grèce pour expliquer la dégradation du sentiment des investisseurs.

Ils notent toutefois qu'au niveau actuel, les investisseurs continuent d'anticiper le maintien d'une "très bonne situation" pendant au moins six mois et que la consommation privée, considérée comme le principal moteur de la croissance allemande cette année, devrait encore se renforcer.

Le gouvernement allemand devrait relever mercredi sa prévision de croissance pour cette année à 1,8% contre 1,5% jusqu'à présent, et attendre le même chiffre pour 2016, ont déclaré plusieurs sources à Reuters.

"Des vents favorables soutenus liés à la solidité du marché du travail, à la faiblesse des cours du pétrole et à un taux de change compétitif, ainsi que les succès des réformes dans des pays comme l'Espagne permettent à l'économie allemande d'aller de l'avant", dit Holger Schmieding.

Dans son rapport mensuel publié lundi, la Bundesbank a elle aussi dit s'attendre à ce que la vigueur de la consommation privée, la baisse du chômage et la hausse des salaires soutiennent la croissance au cours des mois à venir, en dépit des récents signes de dégradation de la conjoncture dans l'industrie.

L'institut ZEW, basé à Mannheim, a interrogé 238 analystes et investisseurs entre le 7 et le 20 avril pour réaliser son enquête.

(Kirsti Knolle et Jonathan Gould, Véronique Tison et Marc Angrand pour le service français)