par Barbara Goldberg et Joel Schectman

WASHINGTON, 24 septembre (Reuters) - En appelant les propriétaires des franchises de football américain à licencier les sportifs qui expriment leur mécontentement lorsque l'hymne américain est joué, le président Donald Trump a provoqué une nouvelle tempête médiatique.

Il a ensuite récidivé en annonçant qu'il renonçait à inviter Stephen Curry, un des joueurs vedettes des Golden State Warriors, qui s'interrogeait sur l'opportunité de lui rendre visite.

Roger Goodell, patron du football américain (NFL) a répondu aux propos de la Maison blanche, déplorant un manque de respect à l'égard de son sport et de ses joueurs.

"Ne seriez-vous pas ravis d'entendre un de ses propriétaires de NFL, quand quelqu'un manque de respect au drapeau, dire 'foutez moi ce fils de pute en dehors du terrain tout de suite (...) il est viré'", a lancé vendredi Donald Trump lors d'un rassemblement en Alabama.

L'année dernière, Colin Kaepernick, le quaterbarck de la franchise de San Francisco des 49ers a provoqué un débat national lorsqu'il a refusé de se tenir debout alors qu'était joué l'hymne national, une tradition d'avant-match aux Etats-Unis.

Au contraire, Colin Kaepernick a mis un genou à terre, un geste exprimant son soutien aux afro-américains victimes de violences policières. Sa posture a ensuite été reprise par d'autres joueurs.

Le syndicat des footballeurs professionnels a lui aussi déploré les propos de Donald Trump et s'est engagé à défendre leur liberté d'expression.

INDIGNE

Après la NFL, c'est la ligue de basket (NBA) qui a fait les frais de la colère présidentielle.

Dans l'un des traditionnels messages matinaux qu'il diffuse sur Twitter, Donald Trump a annoncé qu'il annulait l'invitation faite à Stephen Curry qui avait eu le tort d'indiquer qu'il n'était pas disposé à se rendre à la Maison blanche, une tradition pour les joueurs de basket ayant remporté le dernier titre national en date.

"Aller à la Maison blanche est considéré comme un honneur pour l'équipe championne. Stephen Curry hésite, dans ce cas, invitation retirée", a écrit le président américain.

Sollicité lors d'une conférence de presse organisée dans la ville californienne d'Oakland, Stephen Curry a répondu qu'il était "indigne pour le président d'un pays de se comporter ainsi." "Les dirigeants ne font pas ça", a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, l'équipe des Golden State Warriors a fait savoir qu'elle se réunirait pour aborder la question d'une éventuelle visite à la Maison blanche.

LeBron James, un des joueurs majeurs de la NBA, a de son côté appuyé Stephen Curry, disant douter que se rendre à la Maison blanche puisse constituer un honneur.

"Aller à la Maison blanche était un grand honneur jusqu'à ce que vous vous y rendiez", a déclaré LeBron James, soutien d'Hillary Clinton lors de la campagne de 2016. (Avec Alex Dobuzinskis à Los Angeles; , Nicolas Delame pour le service français)