Deux ans après son défaut de paiement retentissant, la Grèce a réussi à lever 3 milliards d'euros sur les marchés obligataires, rappelle Natixis Asset Management dans sa Stratégie obligataire hebdomadaire. Le nouvel emprunt à 5 ans fixé au taux actuariel de 4,95% (coupon 4,75%) a rencontré une très forte demande évaluée à 20 milliards d'euros d'ordres avec 550 comptes participants, dont 93% d'étrangers (78% en Europe). Certes, le pays affiche désormais un excédent budgétaire primaire de 1,6 milliard d'euros au premier trimestre 2014.

La dette publique grecque, abyssale à 174% du PIB, a aussi été largement restructurée et repoussée dans le temps. Il n'en reste pas moins vrai que ce type de transaction traduit un optimisme excessif des intervenants, tempère le gérant. La recherche de rendement induit ici une prise de position risquée, y compris pour des investisseurs finaux, dont le rendement apparaît bien trop faible au regard des fondamentaux.

L'économie grecque était en contraction nominale de 5,8% en 2013. Le déficit public global atteint 12,6% du PIB si l'on tient compte des aides au secteur financier. La force actuelle de l'euro, miroir d'un excédent de liquidités en baisse et du risque de déflation, est une source de volatilité potentielle néfaste aux stratégies de portage. Les cotations de l'emprunt grec se dégradaient d'ailleurs de près d'un demi-point dans les heures qui ont suivi l'opération, ce qui est difficile à comprendre si la demande s'élevait réellement à 20 milliards d'euros.