ROME, 19 septembre (Reuters) - Le ton monte entre le président du Conseil italien Matteo Renzi et les syndicats qui ont annoncé vendredi deux manifestations pour octobre et novembre contre ses projets de réformes.

Dans le secteur public, une grande manifestation est prévue pour le 8 novembre à Rome contre la baisse des dépenses et la réorganisation de l'administration.

Les trois grandes centrales du pays, la CGIL, la CISL et l'UIL, entendent protester contre "cinq années de (...) gel des salaires et plus dix de gels des embauches".

"Le système est au bord de l'effondrement", estiment les syndicats dans un communiqué commun annonçant la manifestation du 8 novembre.

Par ailleurs, le principal syndicat de la métallurgie, la Fiom, prévoit une manifestation nationale à Rome le 18 octobre pour protester contre le projet de réforme du droit du travail qui prévoit notamment de faciliter les licenciements.

La tension s'est accrue ces dernières semaines entre Matteo Renzi et les syndicats, qui accusent le chef du gouvernement de gauche de mener des réformes de droite et de vouloir faire porter par les salariés le poids de la baisse des dépenses et des réformes impopulaires.

Matteo Renzi a riposté vendredi. Dans une vidéo diffusée sur Youtube, il affirme que les syndicats se soucient peu des chômeurs et sont responsables en grande partie du taux de chômage des jeunes qui s'élève à 43%.

"Où étiez-vous durant toutes ces années quand la plus grande injustice se développait en Italie : l'injustice entre ceux qui ont un emploi et ceux qui n'en n'ont pas, entre ceux qui ont un CDI et ceux qui ont des CDD", demande Matteo Renzi.

La ministre de la Fonction publique Marianna Madia a confirmé début septembre que les salaires des trois millions de fonctionnaires seraient gelés pour la sixième année de suite, disposition visant à économiser 2,1 milliards d'euros dans le budget 2015.

L'Italie, en récession pour la troisième fois en six ans et dont la dette publique devrait dépasser 135% du produit intérieur brut (PIB) cette année, doit trouver des économies représentant environ 20 milliards d'euros pour 2015 pour que son déficit budgétaire respecte la limite des 3% du PIB fixée par l'Union européenne. (James Mackenzie et Gavin Jones; Danielle Rouquié pour le service français)