Même si la croissance reste convenable, l'Office fédéral de la statistique a confirmé vendredi que le ralentissement de la progression du produit intérieur brut (PIB) observé au premier trimestre (+0,3% après +0,7% fin 2014) était notamment lié au recul du commerce extérieur, moteur traditionnel de l'économie allemande.

L'indice du climat des affaires calculé dans le cadre de l'enquête mensuelle menée par l'institut Ifo auprès de 7.000 entreprises a reculé de 108,6 en avril à 108,5 en mai.

Il a toutefois dépassé le consensus des estimations des économistes interrogés par Reuters, qui le donnait à 108,3, ce qui a permis à l'euro de remonter à 1,12 dollar, en hausse de 0,56%.

L'enquête de l'Ifo est publiée trois jours après l'annonce d'une dégradation nettement plus marquée que prévu de l'indice ZEW du sentiment des investisseurs et analystes en mai et au lendemain de celle d'un ralentissement de la croissance dans le secteur privé.

Selon les chiffres détaillés du PIB publiés vendredi par Destatis, l'institut national de la statistique, la consommation des ménages a contribué à hauteur d'un demi-point de pourcentage à la hausse du PIB tandis que le commerce extérieur a ôté 0,2 point de pourcentage au chiffre total.

"Avec le chiffre du PIB aujourd'hui, les indices PMI d'hier et maintenant l'Ifo, de nouveaux doutes concernant la vigueur de l'économie allemande pourraient refaire surface", estime Carsten Brzeski, économiste chez ING.

"L'Allemagne est à la fin d'un cycle de réformes et de croissance très positif, qui est artificiellement prolongé par des vents favorables", a-t-il dit, ajoutant qu'après la longue reprise de l'économie allemande, il est naturel que sa croissance soit un peu plus faible que dans le reste de l'Europe.

Pour le deuxième trimestre, l'Ifo prévoit une croissance de 0,5% a indiqué son économiste Klaus Wohlrabe.

"L'euphorie laisse la place à une vision plus réaliste", a-t-il dit. "L'économie mondiale n'apporte pas de nouvelles impulsions. La demande intérieure reste un pilier important."

(Avec Jorn Poltz et Michael Nienaber, Myriam Rivet et Juliette Rouillon pour le service en langue française, édité par Marc Angrand)

par Michelle Martin