PARIS (awp/afp) - Les Bourses européennes ont terminé en forte chute vendredi, abandonnant entre 2 et plus de 3%, dans un contexte d'inquiétudes alimentées par un possible "Brexit" et des prochains rendez-vous des banques centrales américaine et japonaise.

Il y a "une constellation de points d'interrogation sur le marché", dont l'issue du référendum, prévu le 23 juin, sur la sortie ou non du Royaume-Uni de l'Union européenne, échéance qui "se rapproche fortement", explique Xavier de Villepion, vendeur d'actions de HPC.

"Même si les sondages ne sont pas clairs, c'est une situation absolument inédite", poursuit-il.

Le secteur financier "est celui qui recule le plus sur les marchés européens, les banques et les assurances ayant le plus à perdre de l'environnement de taux bas" qui rogne leur rentabilité, relève Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.

L'Eurostoxx 50 a perdu 2,61%.

La Bourse de Paris a abandonné 2,24%, le CAC 40 perdant 98,89 points, à 4.306,72 points.

Le volume d'échanges a été plus élevé que ces derniers jours, atteignant 3,4 milliards d'euros.

Les banques ont reculé : BNP Paribas (-3,44% à 44,30 euros), Crédit Agricole (-3,04% à 8,19 euros) et Société Générale (-4,47% à 32,67 euros). Axa a perdu 4,22% à 20,31 euros.

Airbus Group a lâché 1,39% à 52,66 euros après avoir annoncé la prochaine cession de ses parts restantes dans Dassault Aviation (+1,55% à 985,00 euros), soit environ 23,6% du capital.

Ubisoft a perdu 1,22% à 32,90 euros.

Europcar a reculé (-0,52% à 9,50 euros) après l'annonce de l'acquisition d'une entreprise espagnole d'autopartage, Bluemove, à travers sa filiale Ubeeqo spécialisée dans cette activité.

LDLC.com n'a pas profité (-3,80% à 35,47 euros) de l'accroissement de ses résultats au cours de son exercice achevé fin mars.

Eiffage (-1,91% à 64,64 euros) va remplacer Eutelsat (-2,56% à 15,77 euros) au sein du Next 20, l'antichambre de l'indice vedette de la Bourse de Paris.

A la Bourse de Londres, l'indice FTSE-100 a chuté de 116,13 points (-1,86%), à 6.115,76 points.

Là aussi le secteur financier a souffert : Standard Life (-4,36% à 316,2 pence), Old Mutual (-3,81% à 179,4 pence), Barclays (-3,78% à 169,4 pence), Royal Bank of Scotland (RBS) (-3,65% à 213,9 pence) et Standard Chartered (-3,64% à 515,9 pence).

Les supermarchés Tesco ont chuté de 4,02% à 151,55 pence.

Le secteur minier a également souffert, avec BHP Billiton (-3,81% à 827,3 pence), Anglo American (-3,53% à 642,5 pence) et Glencore (-2,79% à 134,1 pence).

A la Bourse de Francfort, le Dax s'est replié de 2,52% à 9.834,62 points. Le MDax a lâché 2,36% à 20.185,16 points.

La totalité des valeurs du Dax ont cédé du terrain, la casse étant relativement limitée pour Adidas (-0,38% à 118,95 euros).

Mais Lufthansa a fini en queue d'indice (-5,58% à 11,33 euros).

Les actions bancaires ont été malmenées: Commerzbank a perdu 4,13% à 6,75 euros et Deutsche Bank 4,72% à 14,04 euros.

Volkswagen a reculé de 2,18% à 125,45 euros.

Sur le MDax, c'est Axel Springer (-3,23% à 47,75 euros), qui a fini en bas du tableau.

La Bourse de Bruxelles a abandonné 2,19%, l'indice BEL 20 s'affichant à 3.441,60 points.

Les 20 titres du BEL ont tous fini dans le rouge sans exception.

Le plus touché a été ING Group (-4,19% à 10,29 euros). Le groupe chimique Solvay, seule entreprise belge faisant aussi partie du CAC 40, a chuté de 2,60% à 86,80 euros.

Elia, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité en Belgique, a enregistré la baisse la plus faible (-0,34% à 45,99 euros).

La Bourse suisse a accentué ses pertes (-1,90%), toutes les valeurs perdant du terrain.

L'indice SMI a clôturé à 7.922,71 points.

Tout comme jeudi, Credit Suisse a enregistré la plus mauvaise performance (-3,75% à 12,08 francs suisses suisses). UBS a cédé 2,32% à 13,90 francs suisses suisses.

Le colosse des matériaux de construction LafargeHolcim était à nouveau aussi particulièrement sous pression (-3,63% à 41,95 francs suisses suisses).

Les titres du groupe de luxe Richemont (-3,63% à 58,45 francs suisses suisses) et du groupe horloger Swatch (-3,52% à 293,50 francs suisses suisse) n'ont également pas été épargnés par les investisseurs.

L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a chuté de 2,32% à 435,77 points.

Les baisses les plus importantes ont été celles du groupe de travail temporaire Randstad (-4,78% à 45,05 euros), et du groupe d'assurances néerlandais Aegon (-4,69% à 4,09 euros).

Aucune hausse n'a été enregistrée, TNT Express stagnant seul à 8 euros.

La Bourse de Milan a perdu 3,62%, l'indice FTSE Mib tombant à 17.120 points.

Les valeurs bancaires ont cédé du terrain: Banca popolare Emilia Romagna (-6,55% à 4,138 euros), Unicredit (-6,37% à 2,38 euros) et Monte Paschi di Siena (-6,35% à 0,5535 euro).

De même que la société d'assurances Unipol (-6,85% à 2,884 euros).

Le groupe Yoox-Net-A-Porter a aussi nettement reculé (-6,57% à 23,31 euros).

La Bourse de Lisbonne a reculé de 2,15% à 4.703,17 points, pénalisée surtout par le géant de la grande distribution Jeronimo Martins (-3,77% à 13,77 euros).

Les papetiers Semapa (-3,83% à 10,55 euros) et The Navigator Company (-3,46% à 2,88 euros) ainsi que le groupe électricien EDP (-3,11% à 2,89 euros) ont aussi pesé sur la place portugaise.

A l'inverse, la holding de télécommunications Pharol a gagné 2,99% à 0,14 euro.

La Bourse de Madrid a chuté de 3,18%, l'indice Ibex-35 clôturant à 8.490,50 points.

Toutes les valeurs ont clôturé à la baisse, à l'exception de Banco Popular (+1,91% à 1,44 euro), après l'annonce par la banque qu'un groupe d'actionnaires mexicains s'était engagé à souscrire à une partie de son augmentation de capital.

Les plus fortes chutes ont été subies par les groupes de BTP Sacyr (-11,34% à 1,56 euro) et OHL (-8,15% à 4,35 euros), au lendemain de l'annonce de leur prochaine sortie de l'indice des valeurs vedettes Ibex-35, le 17 juin.

Banco Santander, première banque européenne en termes de capitalisation boursière, a chuté de 5,04% à 3,86 euros.

La Bourse de Madrid paye aussi l'incertitude en Espagne, où de nouvelles élections législatives se tiendront le 26 juin.

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