À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,66% à 5.465,46 points vers 08h05 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,67% et à Londres, le FTSE recule de 0,08%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro se replie de 0,52%, le FTSEurofirst 300 de 0,5% et le Stoxx 600 de 0,4%.

Les indices européens avaient déjà fini la semaine en baisse vendredi après l'annonce par Washington de droits de douane de 25% sur 50 milliards de dollars d'importations en provenance de Chine.

Pékin n'a pas tardé à riposter, en décidant d'imposer des tarifs douaniers de 25% sur 659 produits américains d'une valeur totale de 50 milliards de dollars.

"Les marchés peuvent-ils encore faire preuve de résistance cette semaine alors que la confrontation entre Washington et Pékin a peut-être franchi un palier ?", s'interroge Tangi le Liboux, stratège chez Aurel BGC.

Il note que Wall Street a plutôt bien résisté - le S&P 500 n'a lâché que 0,11% vendredi - grâce, sans doute, à la volonté de la Chine de négocier. "Mais rien n'indique à ce stade que Washington et Pékin parviendront à se mettre d'accord".

LE PÉTROLE EN NET REPLI

En Europe, les secteurs les plus sensibles aux tensions commerciales sont délaissés. L'indice Stoxx de l'automobile abandonne ainsi 0,9%.

La chute la plus marquante du jour revient toutefois à Nexans qui décroche de 17,07% après un avertissement sur ses résultats 2018. Pour cette année, le fabricant de câbles anticipe notamment un recul de son Ebitda alors qu'il était attendu stable jusqu'à présent.

Le groupe français entraîne dans son sillage son concurrent italien Prysmian, qui abandonne 1,79%.

Engie recule de 2,08% après avoir averti d'un impact d'environ 250 millions d'euros sur son résultat net récurrent de 2018 de l'arrêt prolongé de certaines centrales nucléaires de sa filiale belge Electrabel.

Lanterne rouge du CAC 40, Pernod Ricard (-2,14%) est pour sa part pénalisé par l'abaissement de la recommandation de RBC à "sous-performance", tandis que le britannique Cobham (+6,11%), en tête du Stoxx 600, bénéficie à l'inverse d'un avis positif de Morgan Stanley.

Le compartiment du pétrole et gaz (-0,89%) souffre du net repli des cours du brut, le baril de Brent étant retombé sur le seuil de 73 dollars et celui du baril de brut léger américain (WTI) à 64 dollars.

La prudence est de mise à quatre jours de la réunion des pays de l'Opep et de plusieurs autres grands producteurs de brut vendredi à Vienne, susceptible de déboucher sur une modification de leur politique commune de production.

Le WTI est par ailleurs concerné par les sanctions commerciales chinoises, parmi d'autres produits comme le gaz naturel, le charbon et certains produits pétroliers raffinés.

MARIO DRAGHI ATTENDU À SINTRA

Le regain d'aversion au risque favorise un repli vers les actifs refuges comme les obligations souveraines, le yen ou encore l'or.

Le rendement des Treasuries à 10 ans recule à 2,9022% après un pic à 3,01% la semaine dernière. Celui du Bund allemand de même échéance retombe sous 0,39%, au plus bas depuis le début du mois, poursuivant son repli après la prudence affichée par la Banque centrale européenne (BCE) jeudi sur la trajectoire future de ses taux.

Sur le marché des changes, l'euro recule encore de 0,29% pour revenir à 1,1573 dollar, proche des plus bas atteints après la réunion de la BCE. La devise unique a perdu 1,35% sur l'ensemble de la semaine dernière.

Les investisseurs suivront de près les débats du Forum annuel de la BCE à Sintra, au Portugal, qui se tient jusqu'à mercredi. Ils espèrent obtenir plus de précisions sur l'arrêt projeté d'ici la fin de l'année du programme de rachats d'actifs de la banque centrale.

Le président de la BCE, Mario Draghi, s'exprimera à 19h00 GMT avant une nouvelle intervention prévue mardi à 08h00 GMT.

Le dollar avance de son côté de 0,24% face à un panier de devises de référence, proche d'un plus haut de sept mois touché vendredi.

(Édité par Marc Angrand)

par Blandine Henault