La décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne sera sans doute synonyme d'un regain de volatilité des marchés mais l'économie est suffisamment solide pour affronter les défis, a dit George Osborne avant l'ouverture pour tenter de rassurer les investisseurs.

À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,23% à 4.097,36 points vers 07h40 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,17% et à Londres, le FTSE 0,7%, plombé par easyJet et ses banques. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro cède 0,23% et le FTSEurofirst 300 recule de 1%.

Vendredi, juste après les résultats du référendum qui ont pris de court les investisseurs, Londres a perdu 1,66%, Paris de 8,04% et Francfort de 6,82%.

Madrid fait toutefois exception lundi et gagne 1,87% après un résultat meilleur que prévu du Parti populaire du Premier ministre Mariano Rajoy aux élections législatives qui avaient lieu dimanche en Espagne.

La livre sterling, après avoir plongé de plus de 10% face au dollar vendredi dans la journée et atteint son plus bas depuis 1985, cède encore 2,15% à 1,3405 dollar vers 07h45 GMT malgré l'intervention du ministre des Finances britannique avant l'ouverture des marchés européens qui se voulait rassurante.

La Bourse de Tokyo, qui avait pris de plein fouet l'annonce de la victoire du camp du "Out" dans la nuit de jeudi à vendredi et clôturé la dernière séance de la semaine sur une chute de 7,92%, a repris 2,39% lundi.

Les actions chinoises, qui s'étaient modérément repliées vendredi, sont également en hausse, l'indice CSI 300 et l'indice composite de Shanghai Composite ayant gagné respectivement 1,41% et 1,44% en clôture.

Les autres places boursières de la région ont été de fait en difficulté mais se sont stabilisées. L'indice MSCI de la région Asie-Pacifique hors Japon ne cédant plus que 0,07%.

Les futures sur indices américains annonçaient une nouvelle baisse de Wall Street à l'ouverture ce lundi, de 0,5 à 0,7%, après celle de 3,59% subie vendredi par l'indice phare Standard & Poor's-500.

En Europe, les secteurs financiers et cycliques, les plus exposés aux risques de ralentissement de la croissance en conséquence du "Brexit", continuent à tirer les marchés vers le bas, malgré un vif rebond de tous les secteurs en Espagne, et notamment des banques.

L'indice des valeurs financières en Europe perd 2,25%, parmi les plus fortes baisses sectorielles, avec les bancaires (-1,63%), les technologiques (-2,16%) et le secteur de la construction (-2%).

Plusieurs banques et intermédiaires boursiers - notamment Barclays et JP Morgan - ont revu en baisse leurs recommandations ou leurs objectifs sur les banques en Europe avant l'ouverture. Les secteurs automobile et des télécoms ont également été réévalués à la baisse par certains, notamment de Goldman Sachs.

Les services collectifs (+1%) en revanche profitent de l'aversion au risque et figurent parmi les rares hausses sectorielles en Europe.

Par ailleurs, la compagnie aérienne à bas coûts britannique easyJet chute de plus de 11% dans les premiers échanges, après un avertissement lancé sur ses résultats du troisième trimestre.

Le pétrole, qui a également été frappé de plein fouet par les incertitudes sur la croissance à la suite du "Brexit", remonte lundi matin, et l'or reste bien orienté, continuant à jouer son rôle de valeur refuge.

Sur le marché obligataire, les taux de rendement à 10 ans espagnols ont perdu 10 points de base après les élections dans le pays alors que le rendement de l'obligation allemande à 30 ans a perdu six points de base.

(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)