Les pertes se sont creusées à la suite d'une ouverture en baisse de Wall Street après des inscriptions au chômage reflétant une tendance de fond positive sur le marché du travail américain susceptible d'encourager la Réserve fédérale à relever ses taux d'intérêt dès le mois prochain.

À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en baisse de 1,94% (95,86 points) à 4.856,65 points. Le Footsie britannique a perdu 1,88% et le Dax allemand a cédé 1,15%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 s'est replié de 1,76% et le FTSEurofirst 300 de 1,61%, sa plus forte baisse depuis le 28 septembre.

A la clôture en Europe, les grands indices américains perdaient de 0,3 à 0,7% alors que plusieurs responsables de la Réserve fédérale américaine se sont exprimés, dont sa présidente Janet Yellen et le président de la Fed de Chicago Charles Evans, sans apporter beaucoup de clarifications sur le calendrier d'un relèvement des taux d'intérêt aux Etats-Unis.

Les investisseurs cherchent la confirmation des anticipations de hausse des taux en décembre. La Fed a dit qu'il était probable qu'elle le ferait si les indicateurs montrent que l'économie américaine peut le supporter.

A contrario, le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi a une encore déclaré que la BCE était prête à prendre de nouvelles mesures pour soutenir les prix et l'activité, vu la faiblesse de l'inflation.

Conséquence de cette divergence des politiques monétaires, l'écart entre les rendements des obligations souveraines à cinq ans américaines et allemandes a atteint un pic de 181 points de base, son plus haut niveau depuis 1999.

L'indice des ressources naturelles essuie la plus forte perte sectorielle en Europe, de 4,2%, avec l'indice des valeurs liées à l'énergie, qui abandonne 3,09%.

La hausse du dollar et les craintes de surplus ont fait plonger les cours du cuivre à leur plus bas niveau en six ans, tandis qu'un rapport de l'Opep prédisant que l'offre de pétrole resterait excédentaire, ainsi que l'annonce par l'agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) d'une hausse plus forte que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis, ont accentué les pertes.

Les cours du baril de Brent et du brut léger américain perdent encore plus de 2,5% jeudi, après avoir chuté de plus de 3% la veille.

Aux valeurs, Rolls-Royce a plongé de 19,56%, plus forte baisse de l'indice FTSEurofirst 300, après avoir émis le quatrième avertissement sur ses résultats en un peu plus d'un an.

Pénalisés par leurs résultats, les actions du groupe allemand de services collectifs RWE et de l'assureur néerlandais Aegon ont aussi trébuché, de respectivement 9,59% et 11,06%.

Contre la tendance, Amundi, qui fait ses débuts à Paris et se négocie sous la forme de promesses d'actions jusqu'à lundi prochain, a terminé à 46,60 euros, au-dessus de son prix d'introduction de 45 euros.

La saison des résultats en Europe arrive à sa fin. Selon les données de Thomson Reuters StarMine, 84% des composantes du STOXX 600 ont publié leurs résultats jusqu'ici, dont 51% ont fait aussi bien ou mieux que prévu. Au niveau des chiffres d'affaires, seuls 47% ont atteint ou dépassé les attentes.

(Alistair Smout, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Bertrand Boucey)