Londres (awp/afp) - Les Bourses européennes vont tenter de sortir de l'ornière en analysant de nombreuses statistiques la semaine prochaine, tandis que Londres aura les yeux rivés sur un budget britannique au parfum de Brexit.

Les marchés boursiers du continent ont terminé la semaine un peu moins mal qu'ils ne l'avaient entamé, même si le bilan hebdomadaire reste peu flatteur, avec une baisse pour le CAC 40 à Paris, le Dax à Francfort et le FTSE-100 à Londres.

La Bourse de Paris a notamment enchaîné une deuxième semaine de baisse, se maintenant difficilement au-dessus des 5.300 points.

"Mais même si tous les indicateurs macroéconomiques sont au vert et qu'il n'y a pas de raison de s'affoler, il n'est pas certain que la Bourse de Paris ait terminé sa purge. Car celle-ci n'est peut-être pas encore assez conséquente pour permettre aux investisseurs les plus frileux de revenir", observe auprès de l'AFP Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Les incertitudes autour de la réforme fiscale du président américain, Donald Trump, aux Etats-Unis ont par ailleurs pesé sur le moral des marchés.

Ces mesures ont été votées par la Chambre des représentants jeudi mais la prochaine étape au Sénat s'annonce plus risquée, puisque la majorité républicaine y est moins fiable.

Les marchés boursiers ont déjà largement intégré cette relance fiscale qui donnerait un coup de fouet aux entreprises et à la consommation. Tout échec serait donc synonyme de forte déception pour les investisseurs.

Alors que la saison des résultats est quasiment terminée, la semaine prochaine sera dominée par la publication d'une série d'indicateurs économiques aux Etats-Unis et en zone euro.

Même si la fin de semaine s'annonce calme outre-Atlantique, en raison de la fête de Thanksgiving jeudi, des chiffres sur le logement ou le moral des consommateurs sont notamment attendus.

"Cela sera intéressant de voir comment évolue l'économie américaine la semaine prochaine en parallèle de l'évolution de la réforme fiscale", estime M. Dembik.

"L'économie américaine est en passe d'atteindre un plateau, mais nous ne le voyons pas encore" et "en zone euro, les indicateurs devraient aussi confirmer que l'année 2017 est un excellent cru", ajoute-t-il.

- Gouvernement britannique sous pression -

En zone euro, les indices d'activités PMI et la confiance des consommateurs seront les plus regardés.

Côté banque centrale, les comptes-rendus des dernières réunions de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi et de la Banque centrale européenne jeudi seront épluchés.

Le marché francfortois sera quant à lui suspendu à l'issue des pourparlers entre les conservateurs de la chancelière Angela Merkel, les écologistes et les libéraux, qui tentent de s'entendre pour pouvoir former un gouvernement de coalition à Berlin,

La Bourse de Londres va de son côté avoir fort à faire avec la présentation du budget britannique mercredi par le ministre des Finances, Philip Hammond.

Ce rendez-vous est crucial pour le gouvernement de la Première ministre conservatrice, Theresa May, dont l'équipe est très divisée sur le Brexit et enregistre dans le même temps très peu de progrès dans les négociations avec Bruxelles.

Les investisseurs se sont interrogés récemment sur la capacité de Mme May à rester au pouvoir, ce qui a plombé la livre britannique.

Dans son budget, M. Hammond devrait peu desserrer les cordons de la bourse afin de respecter ses objectifs de réduction du déficit, malgré les appels en faveur de davantage de dépenses de la part de nombreux parlementaires.

La question de l'investissement se pose tout particulièrement pour l'immobilier, alors que le pays est en manque cruel de logements. Toute mesure en ce sens devrait être bénéfiques pour le secteur en Bourse.

"La performance économique du Royaume-Uni a été depuis le début de l'année plus faible que prévu par l'Office de responsabilité budgétaire (organisme public britannique, ndlr) et le FMI, ce qui sigifie que le Chancelier dispose de moins de marge de manoeuvre qu'il y a quelques mois", explique Graham Spooner, analyste pour The Share Centre.

Les perspectives économiques du pays sont surtout assombries par le Brexit, la croissance étant déjà affectée par la compression du pouvoir d'achat des ménages et les réticences à investir des entreprises.

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