Le ministre français des Finances Michel Sapin a jugé jeudi impossible de conclure un accord avec la Grèce avant le référendum de dimanche, en rupture avec la ligne défendue jusqu'à la veille par la France dans le dossier de la crise grecque.

Le ministre des Finances grec Yanis Varoufakis a dit de son côté qu'il démissionnerait de son poste si le "oui" l'emportait au référendum de dimanche pour ou contre les propositions des créanciers d'Athènes, scrutin pour lequel le Premier ministre Alexis Tsipras a une nouvelle fois appelé à voter "non".

Les futures à Wall Street laissent présager une ouverture en légère hausse, dans le prolongement de la séance de mercredi, mais la tendance à New York sera fonction de la statistique de l'emploi, publiée à 12h30 GMT avec un jour d'avance pour cause de Fête de l'Indépendance. Les économistes prévoient 230.000 créations d'emplois en juin, moins que les 280.000 annoncées pour mai, et le chiffre sera particulièrement commenté au moment où les marchés anticipent une première hausse des taux depuis près de 10 ans de la Réserve fédérale.

Malgré ce raisonnement, la situation n'a pas changé depuis l'ouverture pour le dollar qui reste sur un léger recul.

À Paris, le CAC 40 est stable (+0,06% à 4.885,97 points). À Francfort, le Dax varie peu également (+0,07%), tandis qu'à Londres, le FTSE avance modestement de 0,17%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 et l'EuroStoxx 50 de la zone euro stagnent (+0,02% tous deux).

Aux valeurs, le géant suédois de l'électroménager Electrolux perd 10,6%, la plus forte baisse de l'indice FTSEurofirst 300, en réaction à l'ouverture par le département américain de la Justice d'une procédure visant à bloquer son projet de rachat de GE Appliances, filiale électroménager de General Electric. Keith McLoughlin, le directeur général, espère néanmoins pouvoir boucler l'opération cette année.

A l'autre bout du spectre, RWE inscrit la plus forte hausse de ce même indice et de l'indice EuroStoxx 50 (+5,5%), grâce à l'abandon par le gouvernement allemand d'une taxe sur les centrales thermiques les plus polluantes.

L'histoire grecque à tiroirs explique que les investisseurs réduisent leur exposition aux dettes périphériques. Ainsi le rendement de l'emprunt italien à 10 ans gagne 5 points de base à 2,33% et celui de l'équivalent espagnol prend 4 pdb à 2,31%. Le rendement portugais équivalent prend 5 pdb à 2,98%.

Pour autant, on reste bien en deçà des plus de 7% observés au sommet de la crise de la zone euro en 2012. Les rendements ont toutefois doublé par rapport à leurs niveaux inscrits juste après que la Banque centrale européenne (BCE) a lancé son programme d'assouplissement quantitatif.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)