Londres (awp/afp) - Freinées par les soubresauts autour de l'administration Trump, les Bourses européennes devraient rester dépendantes de l'actualité américaine la semaine prochaine, entre réunion de la banque centrale et craintes de mesures protectionnistes.

Les principaux indices européens, à Paris, Londres et Francfort, ont fait du surplace ou ont un peu reculé lors des dernières séances, les yeux rivés la plupart du temps sur Washington et sur la tendance à Wall Street.

"Les échanges ont été pas mal agités alors que les investisseurs n'ont eu d'intérêt presque que pour la Maison Blanche et les craintes de guerre commerciale," souligne Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group.

Les opérateurs ont toutefois gardé leur sang froid malgré les multiples annonces propres à entretenir le flou sur les intentions de Donald Trump, même si les indices ont brièvement accusé le coup en particulier avec l'éviction surprise du secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson.

Ils essaient par ailleurs d'évaluer les risques de conflit commercial entre les Etats-Unis et d'autres pays comme la Chine, et ce, depuis que le président américain a annoncé des taxes à l'importation d'acier et d'aluminium.

Les tensions commerciales et les risques protectionnistes seront en outre au programme du G20 Finances en début de semaine prochaine en Argentine.

"Même si ces inquiétudes vont perdurer pendant un moment, les investisseurs devraient pouvoir penser à autre chose avec la réunion de la banque centrale américaine la semaine prochaine et le début de la saison des résultats dans deux semaines", explique M. Lawler.

La décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) sera le plat de résistance au menu des marchés dans les prochains jours. Les conclusions de cette réunion de deux jours seront dévoilées mercredi.

Les marchés s'attendent à l'annonce d'une hausse de taux et vont essayer d'anticiper les prochains mouvements de la banque centrale, redoutant toujours que cette dernière soit trop pressée de normaliser sa politique monétaire.

- Banques centrales -

"Ce sera l'un des premiers grands discours du président (de la Fed) Jerome Powell. Le marché essaiera d'évaluer le nombre de hausses supplémentaires qui pourraient advenir d'ici à la fin de l'année", explique à l'AFP Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant bleu Gestion.

La semaine sera placée sous le signe des banques centrales puisque la Bourse de Londres attend de son coté la décision de la Banque d'Angleterre (BoE) jeudi.

L'institution n'a pas exclu de resserrer sa politique monétaire de manière plus marquée que prévu en raison de la poussée de l'inflation au Royaume-Uni, mais elle pourrait toutefois attendre encore un peu pour agir, compte tenu des incertitudes du Brexit.

Le divorce entre Londres et Bruxelles devrait être l'un des sujets majeurs lors du sommet européen de la fin de la semaine prochaine, qui pourrait déboucher sur un accord sur une période de transition post-Brexit.

Les investisseurs pourront en outre se faire une meilleure idée de l'état de l'économie britannique avec plusieurs indicateurs notables comme l'inflation et les ventes au détail pour février.

La croissance a un peu ralenti en 2017 et les prévisions officielles, dévoilées mardi dernier lors d'une déclaration budgétaire laissent présager une activité économique poussive au cours des prochaines années.

"Les statistiques économiques et les négociations sur le Brexit devraient alimenter la volatilité de la livre", ce qui pourrait se répercuter sur le marché boursier, note Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.

Enfin à Francfort, qui est restée indifférente à l'installation d'Angela Merkel pour un quatrième mandat de chancelière d'Allemagne, le marché suivra les résultats du géant automobile BMW et l'indice IFO sur le moral des affaires.

La place francfortoise accueillera en outre sa deuxième introduction en Bourse majeure en l'espace d'une semaine. Deutsche Bank mettra sur le marché une partie de sa filiale dans la gestion d'actifs, après l'entrée en Bourse ce vendredi de la filiale de Siemens spécialisée dans la santé.

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