Elles ont également apprécié une bonne statistique du chômage aux Etats-Unis; les inscriptions hebdomadaires au chômage y ont certes augmenté mais moins que prévu.

À Paris, le CAC 40 a gagné 0,59% à 4.431,81 points. Le Footsie britannique a pris 0,62% et le Dax allemand 0,99%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 avançait de 0,53% et le FTSEurofirst 300 de 0,46%.

Au moment de la clôture des places européennes, Wall Street était étroitement irrégulière, le Dow Jones reculant légèrement, tandis que le S&P-500 et le Nasdaq Composite étaient pratiquement inchangés, d'autres résultats de sociétés, tels ceux de Google et d'IBM publiés mercredi, ayant été nettement moins probants.

"On peut résolument penser que les résultats à venir dans les deux semaines qui viennent seront plutôt satisfaisants car les entreprises n'ont pas manqué de revoir leurs anticipations à la baisse ces dernières semaines et c'est sans doute un bon point de départ pour d'heureuses surprises", déclarait Gerhard Schwarz (Baader Bank), commentant les résultats de sociétés américaines de la journée.

Ces résultats ont encouragé les valeurs cycliques et l'indice de l'automobile a réalisé la meilleure performance sectorielle avec un gain de plus de 2%, suivi par celui des loisirs et du tourisme (+1,7%) et celui des financières (+1,15%).

Mais, remarque Judith Danan (Head of Sales Trading de CMC Markets France), "les investisseurs (européens) ont semble-t-il peu d’appétit pour le risque et préfèrent ne pas initier de position en cette période 'creuse'".

Certaines entreprises européennes sont en effet allées nettement contre la tendance. Le chimiste néerlandais Akzo Nobel, en perdant 5,82%, réalise la plus mauvaise performance de l'indice EuroStoxx 600. Il a fait état jeudi de profits inférieurs aux attentes au premier trimestre en raison d'effets de change négatifs, tout en se disant en bonne voie d'atteindre ses objectifs pour 2015 en dépit d'un environnement défavorable.

Les groupes de spiriteux Diageo, Rémy Cointreau, Campari et Pernod Ricard ne sont pas loin avec des pertes de 3,7%, 3,3%, 3% et 2,7% respectivement et provoquent un recul de leur indice sectoriel de 0,45%, le plus marqué de la journée. Diageo, qui a publié ses comptes jeudi, et Rémy Cointreau, qui a averti sur ses résultats, ont en particulier subi l'impact des mesures de lutte contre la consommation ostentatoire en Chine.

Aux changes, le dollar est parvenu à réduire, face à une panier de devises, des pertes résultant des déclarations faites la veille par la présidente de la Réserve fédérale Janet Yellen. Cette-dernière a dit que l'économie américaine semblait bien partie pour arriver progressivement à une situation de plein emploi mais qu'elle avait encore besoin de mesures de soutien d'ordre monétaire.

Le billet vert a pareillement largement atténué son recul contre un sterling qui était monté à son meilleure niveau depuis la fin 2009, les cambistes continuant plus que jamais d'anticiper un relèvement des taux en Grande-Bretagne au premier trimestre 2015, sur la foi des solides statistiques des salaires et de l'emploi parues mercredi. Un bon indice de la Fed de Philadelphie lui a également permis de réduire sa perte contre l'euro et de se stabiliser face au yen.

Victime de la bonne tenue des places européennes, le future du Bund a enfoncé le seuil de soutien de 144,14, se maintenant toutefois au-dessus du plus bas de lundi de 143,82.

Le marché pétrolier continue lui de tirer parti des tensions en Ukraine. La mort de trois séparatistes lors de l'attaque d'une base de la garde nationale ukrainienne dans le sud-est du pays et le ton offensif de Vladimir Poutine envers les dirigeants de Kiev ont de fait relégué quelque peu au second plan les pourparlers qui se déroulaient jeudi à Genève entre Russes, Ukrainiens, Européens et Américains.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, avec la contribution d'Alexandre Boksenbaum-Granier, édité par Benoît van Overstraeten)