Le ministre russe des Affaires étrangères a déclaré que la réunion de Berlin sur le conflit dans l'est de l'Ukraine avait permis d'aplanir les difficultés liées au passage du convoi d'aide humanitaire russe, mais pas d'avancer en direction d'un cessez-le-feu ou d'une solution politique.

Mais, sur place, la situation reste tendue, l'armée ukrainienne accusant les rebelles d'avoir tiré des missiles sur un convoi d'autocars transportant des réfugiés près de Louhansk, ce qu'un chef séparatiste a nié.

À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en hausse de 1,35% à 4.230,65 points. Le Footsie britannique a repris 0,78% et le Dax allemand 1,68%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a regagné 1,32% et le FTSEurofirst 300 1,23%.

"Les nouvelles de vendredi ont fait peur aux investisseurs, mais il s'avère qu'il n'y a pas eu d'escalade avec les forces russes pendant le week-end et que les forces rebelles ont en fait perdu du terrain, ce qui aide le marché à inverser ses pertes", note Pierre Martin, trader chez Saxo Bank.

"Les investisseurs veulent croire en ce rebond qui a commencé au début de la semaine dernière après une correction de 10% et ils profitent de la baisse."

Les valeurs vedettes allemandes, les plus exposées aux tensions avec la Russie, ont figuré parmi les plus fortes hausses du jour. Continental, BASF et Siemens ont pris entre 1,6% et 3,3%.

L'ensemble des valeurs cycliques a repris des couleurs. A Paris, Lafarge (+3,13%) a fini en tête du CAC, devant ArcelorMittal (+2,9%), Renault (+2,52%) et Saint-Gobain (+2,3%).

Le secteur automobile en Europe, également vulnérable aux menaces de mesures rétorsions de la part de la Russie, y compris un embargo sur les importations de voitures évoqué par la presse russe, rebondit de 1,98%, plus forte hausse sectorielle en Europe, après avoir accusé le coup vendredi.

La tendance a aussi été soutenue par l'espoir que la Banque centrale européenne procède rapidement à des rachats d'actifs pour soutenir l'inflation. Les cambistes interrogés par Reuters estiment à 33% les chances que la BCE s'engage dans une politique d'assouplissement quantitatif en 2015.

Le dollar a lui aussi regagné du terrain avec la détente en Ukraine et après un bon indicateur sur le marché immobilier américain, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord reculait de plus de deux dollars, à 101,22 dollars, en réaction à une augmentation de la production en Libye et à l'apaisement des craintes concernant l'approvisionnement en provenance d'Iraq.

(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)