Dans ce contexte, les investisseurs se sont tournés vers les valeurs refuge tels que le yen, l'or et la dette souveraine des pays les plus solvables.

À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en baisse de 1,33% (57,03 points) à 4.226,96 points. Le Footsie britannique a perdu 1,43% et le Dax allemand 1,53%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a reculé de 1,87% et le FTSEurofirst 300 de 1,64%.

Après une ouverture en hausse, Wall Street s'est rapidement retournée à la baisse à la suite de la publication d'un indice ISM de l'activité dans les services aux Etats-Unis très inférieur aux attentes en janvier.

A la clôture en Europe, les grands indices américains affichaient une tendance incertaine, avec des variations allant de -0,06% pour le Dow Jones à -0,97% pour le Nasdaq.

"Le sentiment s'est dégradé sensiblement et est miné par les inquiétudes sur la croissance mondiale, de la Chine aux Etats-Unis, où les premiers signes d'une éventuelle récession commencent à émerger", dit l'analyste de JCI Emanuele Rigamonti. "Nous nous attendons à ce que les marchés fassent surtout du surplace jusqu'à la réunion de la BCE (Banque centrale européenne) du mois de mars, qui pourrait encore une fois provoquer un rebond de soulagement."

Le secteur bancaire pèse sur la tendance, tiré vers le bas par les banques italiennes qui chutent dans l'incertitude concernant les plans de Rome pour les aider à ses défaire de leurs créances douteuses. Une note de recherche négative de Citigroup sur le secteur en Italie a également tiré les cours vers le bas.

L'indice bancaire européen a perdu 3,36%. A Milan, Monte dei Paschi, Popolare di Milano, UBI et Banco Popolare ont toutes accusé des replis compris entre 6,7% et 10%.

A la hausse, LVMH (+4,51%) a signé la meilleure performance du CAC 40, entraînant dans son sillage d'autres valeurs du luxe après que le géant du secteur a fait état de résultats annuels jugés solides et livré un message confiant pour cette année.

Le groupe agrochimique suisse Syngenta a gagné 2,73% après l'annonce d'un accord sur son rachat par la société publique chinoise ChemChina pour 43 milliards de dollars (39,4 milliards d'euros).

Sur le marché du pétrole, le brut léger américain s'adjuge plus de 6% à 31,70 dollars le baril, effaçant une partie de ses pertes de début de semaine après que la Russie a redit être prête à discuter avec l'Opep d'éventuelles réductions de la production. Ces déclarations ont relancé l'espoir de voir les grands pays producteurs prendre des mesures pour soutenir les cours, même si Moscou ne s'attend pas à des avancées immédiates.

Le dollar a touché son plus bas niveau face à l'euro depuis le mois d'octobre et effacé ses gains face au yen dans un contexte de scepticisme croissant quant à la capacité de la Fed à relever à nouveau ses taux cette année face au signes de ralentissement de la croissance.

Pour le président de la Fed de New York, William Dudley, les conditions financières se sont nettement durcies depuis que la Fed a entamé en décembre le relèvement de ses taux et les responsables de la politique monétaire devront prendre ce facteur en considération s'il persiste.

(Sudip Kar-Gupta et Danilo Masoni, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)