Le compartiment technologique, qui avait pesé lundi sur la tendance avec des prises de bénéfices, recule encore mais très légèrement, son indice Stoxx abandonnant 0,02%.

La prudence reste de mise alors que va débuter la réunion monétaire de la Réserve fédérale, qui devrait annoncer mercredi une hausse de taux largement anticipée et pourrait revoir légèrement à la hausse la trajectoire des resserrements futurs.

Du côté de la zone euro, les marchés réagissent à une information selon laquelle la Banque centrale européenne (BCE) concentrerait désormais ses débats sur les hausses de taux à venir, l'arrêt de son programme d'achats d'actifs avant la fin de l'année étant acté par tous ses membres.

À Paris, l'indice CAC 40 est quasiment inchangé (+0,09%) à 5.227,55 points vers 08h45 GMT. À Francfort, le Dax grappille 0,16% et à Londres, le FTSE prend 0,27%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro est à l'équilibre, le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 progressant chacun pour leur part de 0,15%.

LA VOLATILITÉ S'APAISE

Signe d'un certain apaisement, l'indice mesurant la volatilité implicite de l'EuroStoxx 50 recule de 1,55% après avoir bondi lundi de plus de 20%.

Peu de valeurs connaissent des mouvements spectaculaires, avec une exception tout de même pour Bic, qui perd près de 5% après une note d'UBS qui entame son suivi sur le titre avec un recommandation à "vendre".

La plus forte hausse du Stoxx 600 est pour l'éditeur britannique de logiciels Micro Focus qui reprend 4,35% après avoir chuté lundi de plus de 45% à la suite de l'annonce du départ de son directeur général et de la révision à la baisse de sa prévision de chiffre d'affaires annuel.

En Asie, la Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 0,47%, pénalisée par le repli de ses valeurs technologiques dans la foulée de la chute du segment à Wall Street.

L'indice composite Nasdaq, qui avait battu son record la semaine dernière, a chuté de 1,84% et le S&P 500 a lâché 1,42%, soit leur plus fort repli journalier en cinq semaines.

Facebook a notamment décroché de 6,77%, sa plus forte baisse depuis mars 2014, après avoir annoncé qu'il enquêtait sur l'utilisation par le consultant extérieur Cambridge Analytica des données personnelles de 50 millions d'utilisateurs qui ont été collectées à son insu depuis 2013 et ont peut-être servi à la campagne électorale de Donald Trump en 2016.

Le repli observé sur les Bourses en Asie s'est toutefois atténué au fil de la séance et certains indices ont clôturé dans le vert, comme le Kospi à Séoul (+0,42%) et le SSE composite de Shanghai (+0,34%).

L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) gagne 0,1%.

LE DOLLAR PROGRESSE, L'EURO RÉSISTE

La perspective d'une hausse des taux aux Etats-Unis profite au dollar, en hausse de 0,17% face à un panier de devises de référence, et a porté le rendement des emprunts d'Etat américains à deux ans à un plus haut de neuf ans et demi à 2,32%.

Le rendement des Treasuries à 10 ans se stabilise pour sa part autour de 2,86%, loin du pic à près de 2,96% touché il y a près d'un mois. Celui du Bund allemand de même échéance évolue autour de 0,58%.

L'euro est remonté de son côté à 1,234 dollar et reste soutenu par la perspective d'un discours moins accommodant de la part de la BCE.

La hausse de la monnaie unique européenne n'a été que brièvement contrariée par l'annonce d'un recul inattendu des prix à la production sur un mois en Allemagne en février.

Le risque d'une guerre commerciale entre les Etats-Unis et leurs partenaires reste par ailleurs en toile de fond des marchés.

Les mesures protectionnistes annoncées par Donald Trump ont dominé lundi la première journée de la réunion des ministres des Finances et banquiers centraux des pays du G20 à Buenos Aires, où les représentants de l'administration américaine ont prévenu qu'ils ne sacrifieraient pas les intérêts nationaux des Etats-Unis.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut évoluent en hausse, soutenus par des craintes d'une baisse continue de la production du Venezuela et par des tensions au Moyen-Orient entre l'Iran et l'Arabie saoudite.

Donald Trump doit rencontrer ce mardi à la Maison blanche le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman.

(Édité par Blandine Hénault)

par Patrick Vignal