PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue hausse et les Bourses européennes progressent à nouveau jeudi à mi-séance, soutenues par la perspective d'un résultat de la présidentielle américaine favorable aux marchés des actions et d'un nouveau coup de pouce de la Réserve fédérale à l'économie.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 1,5% pour le Dow Jones, de 1,9% pour le S&P-500 et de 2,6% pour le Nasdaq. Mercredi, ces trois indices avaient pris de 1,34% à 3,85%.

À Paris, le CAC 40 gagne 1,24% à 4.983,65 vers 11h55 GMT, à un plus haut depuis la mi-octobre.

À Francfort, le Dax prend 1,65% et à Londres, le FTSE s'octroie 0,38%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,84%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,55% et le Stoxx 600 de 0,95%.

Crédité de 243 grands électeurs selon les dernières projections de l'institut Edison Research, Joe Biden devance dans la course à la Maison blanche le président sortant Donald Trump (214 grands électeurs), qui a engagé des procédures juridiques et réclamé de nouveaux décomptes.

La bataille pour le Sénat semblait mercredi soir donner l'avantage au camp républicain, qui conserverait le contrôle de la chambre haute, réduisant la perspective d'une large victoire démocrate, perçue par certains investisseurs comme un risque pour les actions.

"Une victoire de Joe Biden sans le soutien total du Sénat réduit le risque réglementaire et d'une augmentation des impôts sur les sociétés", ont écrit dans une note les analystes de Nomura.

La réaction des marchés actions est qualifiée de "myope" par Gilles Moëc chez AXA Investment Managers qui souligne notamment que le scénario d'un Congrès divisé va rendre difficile un accord sur un plan de relance budgétaire avant la fin du mois de janvier 2021.

De fait, la pression sur la Réserve fédérale (Fed), qui annoncera sa décision de politique monétaire à 19h00 GMT, s'accentue pour qu'elle assouplisse encore davantage sa politique monétaire.

Afin de tenter de protéger l'économie britannique face à la deuxième vague de la pandémie, la Banque d'Angleterre a pris les devants en augmentant plus que prévu le montant de ses achats d'actifs pour le porter à 895 milliards de livres sterling (989,81 milliards d'euros).

Dans ses nouvelles prévisions économiques, la Commission européenne a dit prévoir une contraction moins sévère de l'économie de la zone euro en 2020 et une reprise plus lente l'année suivante.

VALEURS EN EUROPE

Au-delà de l'actualité politique américaine, les investisseurs suivent une nouvelle série de résultats d'entreprises dont ceux de Société générale qui a renoué avec un bénéfice au troisième trimestre, permettant à son titre de gagner 4,63%.

Legrand prend 2,30% après la publication de résultats trimestriels supérieurs aux attentes et Veolia 2,48%, le numéro un mondial du traitement de l'eau et des déchets ayant fait état de résultats en hausse.

En baisse, le groupe de services parapétroliers CGG chute de 8,6% après avoir publié une perte au troisième trimestre.

Parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600, Commerzbank cède 6,5% après la publication d'une perte trimestrielle sous les effets conjugués de la restructuration en cours et des effets de la crise sanitaire.

Au niveau sectoriel, l'indice Stoxx de la technologie signe la meilleure performance avec un gain de 2,83%, profitant de la vive progression du secteur américain mercredi à Wall Street, des prévisions supérieures aux attentes de Qualcomm et des résultats bien accueillis de Dialog Semiconductor (+5,03%).

STMicro, AMS, ASML, Infineon et ASM International gagnent entre 3,33% et 4,81%.

CHANGES

En baisse pour la troisième journée d'affilée, le dollar (-0,58%) accroît ses pertes contre un panier de devises internationales en amont des annonces de la Fed.

L'euro grimpe de 0,76% à plus de 1,18 dollar après avoir chuté la veille à un creux de plus de trois mois à 1,1602.

La livre monte nettement contre le dollar après le statu quo de la Banque d'Angleterre sur son taux directeur, sans évoquer la perspective de taux négatifs.,

TAUX Après avoir déjà perdu plus de 11 points de base mercredi, le rendement des Treasuries à dix ans recule à nouveau, à la perspective d'une relance budgétaire moins importante que prévu aux Etats-Unis. Il cède trois points de base à 0,7379%, évoluant à un plus bas de trois semaines.

En Europe, le rendement du Bund de même échéance est stable à -0,639%.

A noter qu'au volet macroéconomique, les ventes au détail dans la zone euro ont diminué plus que prévu en septembre et les commandes à l'industrie allemande ont également déçu en augmentant seulement de 0,5% en septembre.

PÉTROLE

La perspective d'une présidence Biden étant jugée défavorable au marché pétrolier, les cours sont en baisse: le Brent recule de 0,41% à 41,06 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,66% à 38,89 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga