SANAA, 28 août (Reuters) - Le conseil politique houthi s'est dit dimanche disposé à ouvrir de négociations de paix avec le gouvernement yéménite en exil à condition que la coalition conduite par l'Arabie saoudite cesse ses attaques contre les territoires contrôlés par le mouvement chiite.

Les discussions de paix parrainées par l'Onu pour mettre fin au conflit qui dure depuis un an et demi dans le sud de la péninsule arabique ont capoté au début du mois. L'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Ould Cheikh Ahmed, avait toutefois alors annoncé que les parties avaient accepté de reprendre leurs discussions dans un délai d'un mois, dans un lieu qui reste à définir.

Les milices houthies et les forces fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh contrôlent l'essentiel de la moitié nord du pays alors que les forces soutenant le président Abd-Rabbou Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale et appuyé depuis mars 2015 par une coalition dirigée par l'Arabie saoudite, se partagent le reste du pays avec les tribus locales.

Lors de sa réunion hebdomadaire, le conseil politique houthi a dit que sa volonté de relancer les négociations de paix était subordonnée à "la cessation totale de l'agression et à la levée du siège injuste que subit le peuple yéménite".

En visite cette semaine à Djeddah, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a jugé que le conflit n'avait que trop duré et insisté pour que les Houthis cessent de bombarder l'Arabie saoudite, quittent Sanaa, déposent les armes et acceptent de former un gouvernement d'unité nationale avec leurs adversaires.

Le gouvernement reconnu par la communauté internationale a formulé les mêmes exigences, réclamant en outre que les Houthis s'y conforment avant qu'un gouvernement d'union nationale soit formé.

La guerre civile a fait plus de 6.400 morts en seize mois, dont la moitié de civils, et provoqué une crise humanitaire. (Mohammed Ghobari,; Nicolas Delame pour le service français)