WASHINGTON, 1er août (Reuters) - La région du Kurdistan irakien subit les conséquences des frappes menées par la Turquie contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak, a déclaré vendredi un diplomate kurde d'Irak, appelant les deux parties à conclure un cessez-le-feu.

"Nous sommes pris entre deux feux", a dit à des journalistes Falah Moustafa Bakir, chargé des Affaires étrangères au sein du gouvernement du Kurdistan irakien.

Ankara a visé à plusieurs reprises des camps installés par le PKK dans le nord de l'Irak en réponse à une série de meurtres ciblant des policiers et des soldats turcs imputés au groupe d'activistes kurdes.

Les Etats-Unis ont dit soutenir les frappes contre le PKK, qu'ils qualifient de groupe terroriste, tout en apportant leur soutien aux forces kurdes qui combattent l'Etat islamique en Syrie et en Irak.

Le secrétaire à la Défense américain, Ashton Carter, a d'ailleurs dit la semaine dernière que les combattants kurdes, ou peshmergas, étaient un modèle à suivre pour vaincre l'Etat islamique.

Falah Moustafa Bakir s'est efforcé de ne pas critiquer ouvertement la Turquie contrairement au gouvernement irakien qui a condamné les attaques contre le PKK, qualifiées d'atteintes à la souveraineté irakienne.

Il a toutefois reconnu que les Kurdes d'Irak subissent les conséquences de ces frappes.

"Nous sommes affectés parce que ce sont des zones montagneuses frontalières de la région du Kurdistan qui ont été bombardées", a dit Falah Moustafa Bakir. "Des gens ont été déplacés, certains ont été blessés", a-t-il ajouté, disant espérer que les deux parties concluent un cessez-le-feu.

Falah Moustafa Bakir n'a pas été en mesure de fournir de chiffre sur le nombre de personnes déplacées. Prié de donner son opinion sur les frappes, il a répondu que les deux camps étaient à blâmer.

"Nous ne serons jamais d'accord avec le PKK pour dire que le cessez-le-feu est terminé, pas plus que nous acceptons que la région soit bombardée parce que ce n'est pas une solution", a-t-il dit, tout en soulignant qu'Ankara a refusé d'engager un processus de paix avec le PKK.

Des minorités kurdes vivent en Syrie, en Turquie, en Irak et en Iran mais aucune d'entre elles ne dispose de son propre Etat. Les kurdes irakiens administrent toutefois une région autonome dans le nord de l'Irak depuis le début des années 1990. Cette région est frontalière de celle que contrôlent les combattants kurdes en Syrie. (Phil Stewart,; Nicolas Delame pour le service français)