BRUXELLES, 1er décembre (Reuters) - Le gouvernement néerlandais s'est joint aux appels à geler les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques, ce qui pourrait persuader d'autres Etats membres d'entériner une telle décision lors du Conseil européen du 15 décembre.

Les Pays-Bas suggèrent que l'Union envisage de suspendre le processus d'accession pendant six mois afin de protester contre la répression exercée par le pouvoir turc depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet dernier. Cette proposition a été débattue lors d'une réunion hebdomadaire des ambassadeurs des pays membres à Bruxelles et d'autres consultations sont programmées avant le sommet de la mi-décembre.

Le Parlement européen a déjà préconisé le gel des discussions d'adhésion il y a une semaine, s'attirant le lendemain les foudres du président Recep Tayyip Erdogan, qui a menacé d'ouvrir ses frontières et de laisser passer les migrants vers l'Europe.

La Commission européenne et la plupart des Etats membres comme l'Allemagne préfèrent maintenir le dialogue avec Ankara plutôt que de suspendre les négociations.

L'intervention des Pays-Bas dans le débat, en tant que pays membre fondateur de l'UE, ajoute cependant du poids aux partisans d'un gel, comme l'Autriche. (Gabriela Baczynska; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)