(Actualisé avec citations, contexte)

WASHINGTON, 24 octobre (Reuters) - Les Etats-Unis étudient des informations selon lesquelles les djihadistes de l'Etat islamique (EI) auraient utilisé du chlore contre les forces de sécurité irakienne, a annoncé vendredi le secrétaire d'Etat américain.

John Kerry, qui s'exprimait devant les journalistes après une rencontre avec son homologue sud-coréen, a dit ne pas être en mesure de confirmer des informations de presse selon lesquelles ce gaz avait été utilisé le mois dernier contre la police irakienne.

"Ces allégations sont extrêmement graves. Nous sommes à la recherche d'informations complémentaires de façon à pouvoir déterminer si nous pouvons les confirmer ou pas", a ajouté le chef de la diplomatie américaine.

Onze policiers irakiens présentant des symptômes qui pourraient correspondre à une intoxication au chlore ont été admis en septembre dans un hôpital du nord de Bagdad, selon le Washington Post de vendredi .

Les forces irakiennes ont fait état de deux autres attaques au chlore en Irak depuis que le groupe Etat islamique contrôle une partie du pays, rapporte le quotidien.

"L'utilisation des armes chimiques est contraire au droit international et ces allégations soulignent l'importance du travail dans lequel nous sommes actuellement engagés", a déclaré John Kerry, ajoutant que la possible confirmation d'attaques au chlore n'influencerait pas la stratégie de lutte de l'armée américaine contre les djihadistes.

"Cela peut évidemment avoir un effet sur les décisions tactiques au sein de cette stratégie, mais notre stratégie fondamentale reste tout à fait claire"

Le risque que des armes chimiques tombent aux mains de combattants extrémistes s'est accru avec la progression des djihadistes de l'Etat islamique en Irak et en Syrie.

Les forces loyales au président syrien Bachar al Assad ont également été accusées d'avoir mené des attaques chimiques contre des positions contrôlées par l'opposition dans le cadre de la guerre civile.

Après une attaque au gaz sarin ayant tué des centaines de personnes en août 2013, Damas a dû accepter, dans le cadre d'un accord signé notamment avec les Etats-Unis et la Russie, de détruire son arsenal chimique. (Lesley Wroughton; Danielle Rouquié et Agathe Machecourt pour le service français)