(Actualisé avec détails, citations, contexte)

par Steve Holland

EDGARTOWN, Massachusetts, 22 août (Reuters) - Les Etats-Unis sont prêts à mener de nouvelles actions contre les combattants de l'Etat islamique en Irak et celles-ci pourraient s'étendre à la Syrie, a annoncé un conseiller de la Maison blanche pour les questions de sécurité, vendredi.

Les frappes aériennes américaines visant les djihadistes de l'EI sont pour l'instant limitées au seul territoire irakien mais l'exécutif américain a clairement laissé entendre qu'une extension du combat contre l'organisation islamiste en Syrie où elle est basée était une possibilité.

Barack Obama, qui achève des vacances studieuses sur l'île de Martha's Vineyard, n'a pas encore pris connaissance des options militaires au-delà des frappes menées sur deux importantes régions d'Irak tenues par les insurgés.

Les Etats-Unis sont prêts à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les citoyens américains face à l'Etat islamique qui est beaucoup plus dangereux qu'il y a six mois, a commenté Ben Rhodes faisant référence à la mise en ligne cette semaine d'une vidéo dans laquelle un membre de l'EI décapite le journaliste américain James Foley.

"Nous ferons ce qui est nécessaire pour protéger les Américains et veiller à ce que justice soit rendue pour ce que nous avons vu avec le meurtre barbare de James Foley", a dit Ben Rhodes.

"C'est la raison pour laquelle nous examinons activement ce qui est nécessaire pour faire face à cette menace et nous ne nous laisserons pas arrêter par les frontières", a-t-il dit.

Les opérations américaines demeurent pour l'instant relativement limitées en Irak avec 90 raids aériens visant à protéger la minorité yazidie et à pilonner les positions djihadistes autour du barrage de Mossoul.

REVIREMENT POLITIQUE

Porter le combat en Syrie aurait pour conséquence de perturber le ravitaillement de l'organisation djihadiste.

Mais une telle option constituerait un revirement politique de la part de Barack Obama qui, il y a un an, avait finalement renoncé à mener des frappes aériennes en Syrie en réaction à l'utilisation d'armes chimiques contre des civils imputée aux forces loyales à Bachar al Assad.

A plusieurs reprises, il a exclu un engagement militaire américain dans la guerre civile syrienne redoutant un enlisement dans un conflit dont les Etats-Unis n'auraient rien à tirer.

Le chef de l'Etat américain pourrait pourtant dans les prochaines semaines demander au Congrès de nouveaux crédits pour poursuivre les frappes contre les intérêts de l'Etat islamique.

Le montant des crédits nécessaires pour ces opérations militaires pourrait être présenté dès la mi-septembre, a indiqué un conseiller démocrate au Sénat.

Certains responsables américains font remarquer que la situation est désormais différente de celle qui prévalait il y a un an en raison de la menace directe que représentent les combattants de l'EI pour les intérêts américains.

Le chef de l'état-major de l'US Army, le général Martin Dempsey, a expliqué jeudi que les djihadistes ne pourront être vaincus sans s'attaquer au problème posé par la composante syrienne de l'organisation.

Les Etats-Unis ont révélé cette semaine avoir mené en vain cet été une opération en Syrie pour libérer James Foley enlevé il y a près de deux ans, ainsi son collègue Steven Sotloff et plusieurs autres otages américains.

L'opération menée au sol par des unités d'élite a conduit à la mort de plusieurs combattants islamistes mais pas à la libération des prisonniers qui ne se trouvaient plus sur les lieux au moment de l'intervention. (Steve Holland, Pierre Sérisier pour le service français)