À Paris, le CAC 40 gagne 0,79% à 5.494,45 points vers 08h10 GMT, au plus haut depuis fin août. À Francfort, le Dax prend 0,93% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,88%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,72%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,9% et le Stoxx 600 de 0,62%.

L'EuroStoxx 50 se dirige ainsi vers une dixième séance consécutive dans le vert, ce qui constituerait une série sans précédent depuis 1997.

Les places européennes profitent des records inscrits la veille par Wall Street et du plus haut de huit mois atteint par le Nikkei à Tokyo.

"Les investisseurs semblent se fier à plusieurs quasi-certitudes: les taux d'intérêt vont remonter, l'économie se porte toujours aussi bien et des résultats d'entreprises solides se succèdent à un rythme soutenu", résume Newton IM, filiale de BNY Mellon IM, dans une note, tout en soulignant la nécessité de se préparer à une "éventuelle descente".

A L'AGENDA

Dans l'actualité macroéconomique, les premiers résultats des enquêtes mensuelles Markit auprès des directeurs d'achats de la zone euro montrent un ralentissement plus marqué qu'attendu de la croissance de l'activité.

Le PMI "flash" manufacturier pour l'ensemble de la région est notamment revenu à 53,3, un chiffre inférieur à la plus pessimiste des estimations du consensus Reuters.

La croissance de l'économie française au deuxième trimestre a par ailleurs été confirmée à 0,2%.

VALEURS

Comme au cours des séances précédentes, la tendance générale à la hausse profite en premier lieu aux secteurs qui ont souffert ces derniers mois de la montée des barrières commerciales: l'indice Stoxx européen de l'automobile progresse de 1,54%, celui des matières premières de 1,43%.

Le compartiment bancaire (+0,98%) bénéficie quant à lui de la remontée des rendements obligataires.

A Paris, Valeo (+2,24%) et BNP Paribas (+1,58%) forment ainsi le duo de tête du CAC 40, et ArcelorMittal n'est pas loin avec un gain de 1,46%.

Le cimentier Vicat affiche quant à lui la meilleure performance du SBF 120, une hausse de 5,68%, après l'annonce de discussions avec le brésilien Ciplan susceptibles de déboucher sur une opération de croissance externe.

A la baisse, les spécialistes européens cotés de la livraison de repas souffrent après les informations de presse sur un possible rachat de Deliveroo par Uber, qui pourrait nourrir la concurrence sur un marché appelé à se consolider: Just Eat cède 5,4%, Delivery Hero 1,81% et Takeaway.coom 0,32%.

Le groupe industriel britannique Smiths chute quant à lui de 7,39% après des résultats inférieurs aux attentes du marché.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo, tirée entre autres par les financières, le secteur des matières premières et celui du transport maritime, a terminé en hausse de 0,82% et inscrit sa meilleure clôture depuis près de huit mois, à 1% du pic du 23 janvier qui marquait un plus haut de plus de 27 ans.

La progression des marchés chinois a été plus marquée encore, grâce aux espoirs de nouvelles mesures de soutien à la demande susceptible d'amortir l'impact des droits de douane américains sur la croissance: le SSE Composite de Shanghai a bondi de 2,5% et le CSI 300, qui regroupe les 300 premières capitalisations de Chine continentale, a pris 3,03%, sa meilleure performance depuis mai 2016.

L'indice MSCI des valeurs d'Asie-Pacifique hors Japon gagne 1,25% et le MSCI des marchés émergents 1,29%.

A WALL STREET

La séance américaine de jeudi a été marquée par le nouveau record de l'indice Dow Jones à 26.697,49 points en séance, l'indice phare de la place new-yorkaise, en hausse de 0,95% en clôture, ayant enfin dépassé son plus haut de janvier.

Dans son sillage, le Standard & Poor's 500 (+0,78%) a lui aussi inscrit un record tandis que le Nasdaq Composite gagnait 0,98%.

Dans les échanges d'après-Bourse, le producteur de semi-conducteurs Micron Technology chutait toutefois de plus de 7% après avoir averti que les droits de douane américains sur les produits chinois pèseraient sur ses marges pendant trois ou quatre trimestres.

CHANGES

Sur le marché des devises, le dollar évolue en dents de scie mais peine à s'éloigner du plus bas de deux mois et demi touché jeudi face à un panier de devises de référence.

L'euro a ainsi repassé brièvement la barre symbolique de 1,18 dollar pour la première fois depuis le 14 juin, avant de revenir vers 1,1775 après la publication des chiffres des PMI flash.

L'"indice dollar", privé durablement de son statut de valeur refuge face au risque commercial, accuse pour l'instant un repli de plus de 1% depuis le début de la semaine, sa plus forte baisse depuis février.

La semaine aura en revanche été bénéfique pour les devises émergentes, dont l'indice MSCI prend 0,39% sur la séance et évolue au plus haut depuis plus de trois semaines.

TAUX

Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, s'est orienté à la baisse en réaction aux PMI "flash", revenant tout près de 0,46% contre plus de 0,48% en début de séance.

Son équivalent américain, à 3,072%, est proche son niveau de jeudi soir à New York. Il affiche une hausse de plus de sept points de base sur la semaine, alimentée par des indicateurs économiques globalement solides et l'approche de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, mardi et mercredi prochains.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est en légère hausse mais n'efface qu'une petite partie des pertes subies jeudi en réaction à l'appel lancé sur Twitter par Donald Trump à l'Opep pour qu'elle fasse baisser le prix du baril, à trois jours de la réunion de l'"Opep+" à Alger.

Le Brent évolue sous 79 dollars, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) remonte autour de 70,40 dollars.

MÉTAUX

Le cours du cuivre a atteint son plus haut niveau depuis six semaines à 6.233,50 dollars la tonne et pourrait enregistrer sur l'ensemble de la semaine sa plus forte hausse (de l'ordre de 4%) depuis trois mois et demi.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Marc Angrand