Le contexte de marché est aussi marqué par la poursuite du rebond du dollar, qui a inscrit un nouveau plus haut de l'année face à un panier de devises de référence, dont l'euro, qui s'enfonce sous le seuil de 1,19 dollar, autour de 1,1870.

À Paris, le CAC 40 perd 0,55% à 5.500,86 points vers 10h35 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,56% alors qu'à Londres, le FTSE prend 0,07%. La petite progression ce dernier indice s'explique principalement par un rattrapage, les marchés britanniques étant restés fermés lundi.

La Bourse de Milan recule de son côté de 2,23% tandis que les rendements des emprunts d'Etat italiens remontent face aux nouveaux signes de blocage politique dans la péninsule plus de deux mois après les élections législatives.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,27%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,52% et le Stoxx 600 0,25%.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse d'environ 0,2%.

L'IRAN AU COEUR DES DÉBATS

Le président américain doit annoncer à 18h00 GMT s'il se retire ou non de l'accord international de 2015 encadrant le programme nucléaire iranien, qu'il a vivement critiqué depuis son arrivée à la Maison blanche, allant jusqu'à parler de "pire accord jamais négocié".

Sa décision pourrait conduire Washington à réactiver des sanctions contre Téhéran et les entreprises commerçant avec l'Iran.

Parmi les marchés les plus exposés aux retombées du dossier iranien figure évidemment celui du pétrole, la république islamique étant l'un des principaux exportateurs mondiaux.

Les cours du brut marquent une pause dans l'attente de l'annonce américaine après avoir atteint lundi leur plus haut niveau depuis novembre 2014. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) revient ainsi en dessous de 70 dollars le baril et le Brent vers 75,40 dollars.

"Si les Etats-Unis changent de position sur l'accord nucléaire iranien, cela aura un impact défavorable sur la capacité de l'Iran à attirer des investissements étrangers", explique Naeem Aslam, analyste de ThinkMarkets. "Un revers sur les investissements pourrait freiner la production pétrolière du pays, qui pourrait stagner ou baisser jusqu'en 2025."

La fébrilité liée à ce dossier est toutefois limitée et ne provoque pas de repli marqué sur les valeurs refuges: le franc suisse est quasi stable et l'or baisse tandis que les rendements des emprunts d'Etat restent orientés à la hausse, le dix ans américain restant à plus de 2,95% et son équivalent allemand oscillant autour de 0,54%.

Ce dernier profite entre autres des chiffres supérieurs aux attentes de la production industrielle et de la balance commerciale en Allemagne.

A noter aussi, le creusement de l'écart de rendement entre titres italiens et allemands, au plus haut depuis trois semaines, au lendemain de la confirmation de l'échec des discussions en vue de la formation d'un gouvernement à Rome, qui prolonge l'incertitude politique.

SHIRE EN VEDETTE APRÈS L'OPA AMICALE À £46 MILLIARDS DE TAKEDA

Du côté des actions, la cote est animée entre autres par une nouvelle série de résultats de sociétés, mais aussi par l'offre d'achat amicale de 46 milliards de livres (52,3 milliards d'euros) du groupe pharmaceutique japonais Takeda sur le britannique Shire. Ce dernier gagne 3,81%, l'une des plus fortes hausses du Stoxx 600. [L8N1SF1RG]

Egalement bien orienté, le spécialiste suisse du "travel retail" Dufry s'adjuge 1,37% après avoir publié un excédent brut d'exploitation (Ebitda) trimestriel en hausse de 18,4% sur un an et une croissance organique de 7,1% sur les trois premiers mois de l'année.

A Francfort, Beiersdorf (+2,56%), le propriétaire de Nivea, profite lui aussi de résultats solides même s'il s'en tient à des prévisions jugées prudentes pour l'ensemble de l'année.

Le groupe allemand tire le secteur des produits de grande consommation qui prend 0,5%, la meilleure performance sectorielle du jour.

A Paris, Air France-KLM (+0,05%) efface une infime partie de ses lourdes pertes de la veille (-9,83%) malgré une dégradation de la recommandation d'UBS sur le titre, justifiée par les inquiétudes des investisseurs après le départ du PDG, Jean-Marc Janaillac.

A la baisse, Deutsche Post chute de 5,49% après un bénéfice d'exploitation trimestriel inférieur au consensus, la confirmation des objectifs n'ayant pas suffi à rassurer le marché.

LafargeHolcim cède 3,27% sur le marché suisse après une chute de 13% de son excédent brut d'exploitation (Ebitda) courant sur janvier-mars en dépit de la stabilité du chiffre d'affaires.

(Édité par Marc Angrand)

par Patrick Vignal