PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en baisse vendredi, de nouvelles restrictions sanitaires et des indices d'activité attestant la contraction de l'activité ayant réveillé la peur du risque chez les investisseurs.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,56% à 5.559,57 points, un plus bas depuis le 6 janvier. Le Footsie britannique a cédé 0,3% et le Dax allemand a perdu 0,24%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,44%, le FTSEurofirst 300 de 0,61% et le Stoxx 600 de 0,57%.

Les indices PMI "flash" pour le mois en cours témoignent d'une contraction plus importante de l'activité en zone euro et en France tandis qu'en Allemagne, l'indice composite a reculé à son plus bas niveau depuis sept mois.

Les places européennes étaient déjà dans le rouge avant ces statistiques, rattrapées par les inquiétudes quant à la reprise économique face à la multiplication des mesures restrictives.

La Commission européenne a proposé jeudi aux chefs d'Etat et de gouvernement d'identifier les plus importants foyers épidémiques où les voyages seront déconseillés, la France va rendre obligatoires les tests PCR pour les voyageurs entrant sur son territoire et Joe Biden a promulgué un décret imposant une quarantaine aux passagers des vols internationaux à leur arrivée aux Etats-Unis.

Dans ce contexte, le rebond de l'économie pour cette année s'annonce moins important que prévu et il faudra attendre 2022 pour retrouver le niveau d'avant-crise, montre une enquête publiée par la Banque centrale européenne (BCE).

VALEURS

Les groupes liés au tourisme comme Lufthansa, Air France, IAG, Accor ou encore TUI ont abandonné de 2,47% à 17,19% face aux risques de nouvelles restrictions sur les voyages.

Presque tous les indices européens ont fini dans le rouge mais celui lié à ce secteur a accusé la plus forte baisse (-2,48%).

Contre la tendance, Siemens a gagné 7,27% après la publication de résultats trimestriels préliminaires supérieurs aux attentes.

Prisa, propriétaire notamment du quotidien El Pais, bondit de 9,59% après l'annonce d'une prise de participation à son capital par Vivendi.

À WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones perdait 0,3% tandis que le Nasdaq reculait de 0,13% et le S&P-500 de 0,13%.

Les indices ont réduit leurs pertes après la publication de l'enquête d'IHS Markit aux Etats-Unis montrant que l'activité manufacturière a atteint son plus haut niveau depuis mai 2007, dans un contexte de forte croissance des nouvelles commandes. Son indice est ressorti à 59,1 contre 57,1 en décembre et celui pour les services à 57,5 contre 54,8 en décembre.

Aux valeurs, Intel perdait 8,61%, l'absence d'une stratégie sur l'externalisation de sa production ayant pris le pas sur des résultats et prévisions trimestriels supérieurs aux attentes.

Plus forte baisse du Dow Jones, IBM chutait de 9,72% après la publication d'un chiffre d'affaires inférieur aux attentes, conséquence d'une baisse des ventes de ses activités de logiciels.

TAUX

Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini en baisse à -0,513% et son équivalent américain évolue autour de 1,0855%.

En Italie, les rendements ont terminé en forte progression alors que les deux partis de la coalition au pouvoir ont évoqué la possibilité d'élections législatives anticipées comme un moyen de sortir de la crise politique si le gouvernement de Giuseppe Conte ne parvenait pas à s'assurer une majorité parlementaire solide.

Celui à dix ans a gagné plus de six points de base à 0,72%, un plus haut depuis novembre.

CHANGES

Le dollar est stable face à un panier de devises de référence.

L'euro monte légèrement, 1,2177 dollar, au lendemain de la réunion de la BCE qui a maintenu sa politique monétaire inchangée et réaffirmé sa flexibilité en ce qui concerne le programme d'achats d'obligations PEPP.

Les chiffres moins bons que prévu des ventes au détail en Grande-Bretagne (+0,3% en décembre contre +1,2% pour le consensus) pèsent sur la livre, en repli d'environ 0,4% contre le dollar et contre l'euro.,

PÉTROLE

Les cours pétroliers sont en baisse après la hausse surprise des stocks américains, de 4,35 millions de barils selon les chiffres de l'EIA (Energy Information Administration), alors que le consensus Reuters tablait sur un recul de 3,25 millions. Le Brent perd 1,14% à 55,46 dollars le baril et le brut américain 1,36% à 52,41 dollars.

(édité par Jean-Stéphane Brosse)

par Laetitia Volga