BANGUI, 22 février (Reuters) - Les milices chrétiennes "anti-balaka" ont annoncé samedi qu'elles ne déposeraient les armes qu'une fois que leurs rivales de l'ex-Séléka auront fait de même, prolongeant la situation de blocage dans la crise en République centrafricaine.

Les milices "anti-balaka" se sont constituées l'an passé en réaction aux exactions commises par les rebelles musulmans contre les communautés chrétiennes du pays après qu'ils eurent renversé le président François Bozizé en mars.

Les rivalités entre les deux communautés ont plongé le pays dans une spirale de violences ethniques à l'origine de la chute du président intérimaire Michel Djotodia, leader de la Séléka, et de l'envoi de troupes françaises de l'opération Sangaris sous mandat de l'Onu.

"Nous déposerons les armes dans le centre de la ville (de Bangui) devant la communauté internationale à la seule condition que les bandits (de l'ex-Séléka) soient d'abord désarmés", a dit Sébastien Wenezoui, porte-parole de la milice chrétienne.

Les forces françaises et africaines déployées pour tenter de ramener le calme ont cherché à plusieurs reprises à désarmer les miliciens mais armes à feu et machettes continuent à circuler dans la capitale.

Les affrontements entre communautés ont fait un millier de morts pour le seul mois de décembre dernier.

Les troupes françaises, au nombre de 1.600 hommes désormais, concentrent leur action sur la protection de l'aéroport de Bangui qui leur sert de base. Quelque 6.000 casques bleus africains participent également aux opérations de maintien de la paix mais ne parviennent pas à endiguer les attaques contre les musulmans.

Le chef de la mission Sangaris a estimé que les "anti-balaka" sont désormais des "ennemis de la paix".

(Media Coulibaly; Pierre Sérisier pour le service français) ;))