Zurich (awp) - La cabinet d'audit EY, anciennement Ernst and Youg, estime jeudi dans une étude que 45 à 70% des acteurs de l'assurance en Suisse risquent d'avoir disparu à l'horizon 2030, en fonction des divers scénarios retenus. En cause: une dégradation des conditions de marché d'une part et un optimisme démesuré des assureurs d'autre part.

EY relève une importante discrépance entre les perspectives brossées par les directions et les attentes du marché. Si les attentes moyennes des entreprises tournent autour d'une croissance annuelle de 5%, les auteurs de l'étude évoquent un potentiel limité et n'excluent pas une contraction des volumes.

Franc fort, baisse attendue de la fortune des ménages ou encore ralentissement de la croissance démographique constituent autant de freins à la demande en produits d'assurance, énumère le rapport. Sur le front de la rentabilité, la multiplication des contraintes réglementaires fait enfler les coûts alors que la persistance des faibles taux d'intérêt grève les rendements.

Le marché intérieur de l'assurance s'avère de surcroît déjà saturé, avec une dépense moyenne par ménage et par an de 7267 CHF correspondant à 11% des revenus, calcule le cabinet. Seul les Luxembourgeois déboursent plus pour leurs polices.

Pour faire face aux bouleversements à venir, les assureurs helvétiques disposent toutefois d'une série d'options, relève EY. Ils peuvent opter pour un redimensionnement susceptible d'accroître leur efficience et générer des avantages tarifaires, conclure des partenariats avec des prestataires de services en ligne pour profiter du potentiel d'innovation de ces derniers, proposer des services taillés sur mesure pour leurs clients ou se résoudre à devenir sous-traitant pour des entreprises étrangères.

Sans préjuger des choix qui seront effectués, les auteurs de l'étude appellent les assureurs à agir dès à présent et de façon énergique.

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