* En hausse en début de séance, les cours se sont retournés

* La baisse également due à des prises de bénéfices (Actualisé avec cours de clôture, précisions)

par Matthieu Protard et Alexandre Boksenbaum-Granier

PARIS, 27 octobre (Reuters) - Les valeurs bancaires européennes ont clôturé en baisse lundi après un début de séance boursière dans le vert au lendemain de la publication des résultats de la revue de la qualité de leurs actifs et des tests de résistance menés par la Banque centrale européenne (BCE) auprès de 130 établissements bancaires de la zone euro.

Le mouvement positif s'est retourné en milieu de matinée, les investisseurs redoutant que la révision à la hausse des encours de prêts douteux et la surévaluation d'actifs au bilan ne pèsent sur l'attractivité du secteur. (voir L'ANALYSE: )

Des professionnels ont également jugé logique que les actions bancaires ayant fortement progressé avant la publication des tests, dans l'ensemble sans grande surprise, subissent des prises de bénéfices.

"J'achète la rumeur et je vends la nouvelle, je crois que c'est le cas aujourd'hui", explique Terry Torrison, directeur de McLaren Securities.

L'indice bancaire de la zone euro a perdu 2,3%. A la Bourse de Paris, Société générale a reculé de 2,76%, Crédit agricole de 0,98% et BNP PARIBAS de 1,25%.

Entre le récent plus bas du 16 octobre et le plus haut touché lundi matin, l'indice bancaire de la zone euro avait gagné 16,47%, SocGen 23,25%, Crédit agricole 20,37% et BNP Paribas 16,63%.

A Francfort, Deutsche Bank a fini en repli de 1,45%.

"La qualité du capital qui a été testé n'est pas toujours optimum, ni homogène", souligne François Gignoux, gérant chez Eiffel Investment, et rappelle que les tests ont été réalisés sur du capital qui n'intègre pas complètement les nouvelles normes réglementaires du secteur bancaire, dites de "Bâle III".

"Le marché va donc continuer à pousser certaines banques à lever du capital de meilleure qualité et conforme avec les règles de Bâle III".

PROBLEMES EN ITALIE, A CHYPRE ET EN GRECE

Vingt-cinq banques ont échoué à l'examen global de leur situation financière à la fin de l'année dernière mais la plupart ont depuis comblé leur déficit de fonds propres, a dit dimanche la BCE.

La BCE a identifié les principaux problèmes en Italie, à Chypre et en Grèce mais elle a précisé que l'essentiel des besoins de recapitalisation était déjà couvert, le déficit résiduel de fonds propres des banques à l'échelle européenne n'excédant pas 10 milliards d'euros.

A Milan, la banque italienne Banca Monte dei Paschi di Siena , a plongé de 21,5% et le régulateur boursier italien a interdit les ventes à découvert sur le titre lundi et mardi.

Le groupe toscan affiche le déficit de fonds propres le plus important, à 2,1 milliards d'euros fin septembre malgré l'augmentation de capital réalisée cette année.

A Londres, Lloyds Banking Group, dont les résultats aux tests de résistance sont les plus justes parmi les banques britanniques, a abandonné 1,8%.

"Les banques européennes sont mieux capitalisées et mieux équipées pour absorber des chocs et de futures crises", commente Khalid Krim, Managing Director au sein de la division marchés de capitaux chez Morgan Stanley. "Cela ne veut pas dire que nous ne verrons pas de banques en défaillance."

"Nous avons maintenant besoin d'avoir en place des plans de contingence et de résolution qui sont à la fois crédibles et bien calibrés."

Les principaux établissements bancaires français ont réussi les tests de résistance de la BCE. Seule la Caisse de refinancement de l'habitat (CRH), un organisme destiné au refinancement sécurisé de crédits immobiliers résidentiels, a fait apparaître un déficit de fonds propres au 31 décembre 2013, comblé depuis par une augmentation de capital.

"Les banques françaises ont commencé de renforcer considérablement leur bilan et leurs forces depuis la fin de la crise après (la faillite de la banque américaine, ndlr) Lehman (Brothers)", a déclaré lundi François Pérol, le président du directoire du groupe BPCE, sur la radio Europe 1.

"Elles ont doublé leurs fonds propres , elles se sont débarrassées de beaucoup d'activités risquées et elles sont aujourd'hui beaucoup plus solides", a ajouté le dirigeant qui, depuis peu, est également président de la Fédération bancaire française. (avec Raoul Sachs, Sudip Kar-Gupta, Blaise Robinson, édité par Matthias Blamont)