Les places financières font preuve de volatilité ses dernières semaines au gré des statistiques et des annonces concernant l’évolution des politiques monétaires des banques centrales. L’Europe, qui affichait jusqu’à présent une sous-performance face à Wall-Street, tente de rattraper son retard, revenant à proximité de ses plus hauts annuels.

Malgré des perspectives économiques qui restent ternes des deux côtés de l’Atlantique, l’appétit pour le risque semble pour le moment intact, à l’image du secteur technologique et du NASDAQ qui vient d’inscrire de nouveaux records historiques. Les actions restent pour le moment la seule classe d’actifs à procurer un rendement intéressant, ce qui soutient très nettement le courant acheteur.

Les banques centrales sont l’un des principaux moteurs de ce mouvement de rattrapage, continuant de déverser massivement des liquidités sur les marchés, avec des taux qui demeurent à des niveaux historiquement bas.
La BCE a récemment opté pour un statu quo tout en maintenant son programme de rachats d’actifs de 80 milliards d’euros par mois jusqu’en mars 2017. Elle reste disposée à agir si nécessaire pour soutenir la croissance qui reste à l’heure actuelle fébrile en Europe. Elle pourrait ainsi être amenée à prolonger son programme ou à adopter de nouvelles mesures non conventionnelles. Sa marge de manœuvre reste néanmoins limitée et elle en appelle désormais aux gouvernements et aux réformes structurelles.
La Fed a, quant à elle, opté une nouvelle fois pour un statu quo, sur fond de croissance modeste aux Etats-Unis. Elle évoque néanmoins que « les arguments en faveur d'une hausse se sont "renforcés » et qu’un resserrement monétaire restait possible d’ici la fin de l’année. Les données concernant l’emploi sont solides, avec un taux de chômage à 4.9% et des dépenses de consommation des ménages qui ont fortement progressé ces derniers mois. Elle a, en revanche, revu légèrement à la baisse ses prévisions de croissance pour 2016, à 1.8% désormais. Seuls éléments négatifs, l’investissement des entreprises reste faible et l’inflation continue d'évoluer loin de son objectif de 2% (+0,8%, selon l'indice PCE). Ce sont ces derniers points qui plaident pour cette attitude attentiste même si les divergences entre les membres du comité ne cessent de s’accentuer pour remonter rapidement les taux.

Les regards devraient de nouveau se focaliser sur la microéconomie dans les semaines à venir, avec le début de la saison des résultats trimestriels en octobre. Outre les chiffres, les perspectives des sociétés devront agréablement surprendre sous peine de voir les marchés rechuter, sur fond de prises de bénéfices.

Malgré les bonnes dispositions actuelles, l’heure reste donc à la prudence. Il semble peu probable que la Fed remonte ses taux en novembre, quelques jours avant les élections américaines mais ce sera vraisemblablement pour décembre, une nouvelle susceptible de contrarier le traditionnel rallye de fin d’année.

D’un point de vue graphique, l’indice CAC40 est en phase de consolidation horizontale depuis plusieurs semaines au sein du range 4300/4570 points. En données hebdomadaires, la moyenne mobile à 20 semaines fait office de soutien. Tant que cette zone de cours est préservée, la borne haute de cette large zone d’indécision pourrait prochainement être ralliée. Le débordement de ce niveau ouvrirait d’ailleurs la voie aux 4700 points.
On pourra donc conserver une opinion haussière tant que l’indice parisien demeure au-dessus des 4300 points d’autant que Wall-Street évolue à quelques encablures de ses records.