Suite à la publication des chiffres du PIB italien ce matin, Azad Zangana, économiste Europe chez Schroders, indique que d'après les premières estimations officielles, l'Italie est retombée en récession pour la troisième fois depuis 2007. L'économie s'est contractée de 0,2% au deuxième trimestre, contre -0,1% au premier trimestre. La chute du PIB au deuxième trimestre est une véritable surprise, étant donné que les estimations du consensus prévoyaient une croissance positive de l'ordre de 0,1%, ajoute le gérant.

Peu de détails ont filtré suite à ces premières estimations, mais Azad Zangana affirme que la production industrielle et notamment l'industrie manufacturière ont chuté de 0,4% sur le deuxième trimestre, alors que les chiffres des ventes au détail sont restés pratiquement inchangés. La récente récession place le niveau du PIB italien 9,1% en dessous de son précédent pic avant la crise financière, au troisième trimestre de l'année 2007.

Les dernières nouvelles sont un véritable coup dur pour Matteo Renzi et son parti, qui ont pris du temps à mettre en oeuvre des réformes macroéconomiques de grande ampleur et qui se sont préoccupés de politique à la place, considère Azad Zangana. Pendant ce temps, les voisins tels que l'Espagne font l'Italie rougir de honte : selon les premières estimations là-bas, la croissance serait de 0,7% au deuxième trimestre.

Pendant longtemps, il a été difficile de faire la distinction entre les pays d'Europe périphérique mais cette année, le gérant a constaté que les pays qui ont mis en oeuvre des réformes structurelles et qui ont amélioré leur compétitivité, comme l'Espagne et l'Irlande, ont fait état de meilleurs résultats. Au contraire, les pays qui étaient peu disposés à adopter des réformes, tels que l'Italie et la France, ont freiné l'économie de l'ensemble de la zone euro.