(Répétition, mastic §18)

par Nidal al-Mughrabi et Yasmine Saleh

GAZA/LE CAIRE, 23 août (Reuters) - L'Egypte a appelé Israéliens et Palestiniens à accepter un cessez-le-feu à durée illimitée dans la bande de Gaza, où les raids israéliens répondant aux tirs de roquettes ont fait neuf nouveaux morts, samedi, afin de relancer les négociations en vue d'une trêve durable.

Selon un diplomate égyptien, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a informé le président égyptien Abdel Fattah al Sissi du fait que le Hamas était disposé à reprendre les pourparlers indirects avec Israël.

Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, n'a pas confirmé cette information. Israël n'a pour le moment rien dit de ses intentions.

Dans un court communiqué, le ministère égyptien des Affaires étrangères a souhaité la mise en place d'un nouveau cessez-le-feu qui ne soit pas limité dans le temps.

Le Caire espère qu'en l'absence de compte à rebours, les négociateurs pourront aborder avec moins de pression les points les plus sensibles, comme l'allègement du blocus de Gaza, qui ont jusqu'à présent empêché la conclusion d'un accord durable.

A l'issue d'un entretien avec Abdel Fattah al Sissi, Mahmoud Abbas a lui aussi plaidé en faveur d'une reprise discussions sous l'égide de l'Egypte.

"Mon principal objectif est la reprise dès que possible des pourparlers sur une trêve en Egypte, afin d'éviter qu'il y ait davantage de victimes et de sacrifices", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

L'armée israélienne a annoncé avoir frappé une vingtaine de cibles dans la bande de Gaza samedi, parmi lesquelles des lanceurs de roquettes et des caches d'armes, et a accusé les militants palestiniens d'avoir tiré plus de 40 roquettes en direction d'Israël, où elles n'ont pas fait de victime.

Des responsables des services de santé de Gaza ont en revanche fait état de cinq morts, dont deux enfants, après un raid israélien sur une maison du centre de Gaza. Quatre autres Palestiniens ont été tués par d'autres frappes.

Des habitants et l'armée israélienne ont expliqué que Tsahal avait prévenu la population de Gaza par téléphone et par SMS.

"La direction du Hamas a décidé de vous entraîner dans une nouvelle bataille. Empêchez les terroristes d'utiliser votre propriété pour semer la terreur et restez à l'écart des sites sur lesquels opèrent des organisations terroristes", dit le message.

LE HAMAS SOUTIENT L'ADHÉSION À LA CPI

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré vendredi que le Hamas allait "payer au prix fort" la mort d'un enfant de quatre ans tué par un obus de mortier dans un kibboutz du sud d'Israël, laissant supposer une multiplication des actions contre le groupe palestinien.

L'armée israélienne a déclaré que près de 500 roquettes palestiniennes avaient visé l'Etat hébreu depuis l'arrêt des pourparlers.

Pour leur part, les services de santé de Gaza ont recensé 66 Palestiniens tués par des frappes israéliennes depuis mardi et ils ont porté à 2.080, dont une majorité de civils, le nombre des morts depuis le début de l'offensive israélienne, le 8 juillet.

Les Nations unies estiment autour de 400.000 le nombre de Palestiniens déplacés dans l'enclave de Gaza sur une population de 1,8 million d'habitants, et à plus de 400 le nombre d'enfants victimes des affrontements, les plus violents depuis la deuxième Intifada entre 2000 et 2007.

Du côté israélien, 64 soldats israéliens ont perdu la vie et quatre civils ont été tués sur cette période.

Le Hamas a annoncé samedi avoir signé un document présenté par Mahmoud Abbas à l'ensemble des groupes palestiniens avant de ratifier le traité fondateur de la Cour pénale internationale (CPI), ce qui exposerait Israël comme le Hamas à de possibles poursuites pour crimes de guerre à Gaza.

Si les Palestiniens signent le traité adopté en 1998, appelé Statut de Rome, la CPI aura autorité pour enquêter sur les crimes commis dans les territoires palestiniens à partir de mi-2002, la date de sa création.

La CPI a pour mandat de juger les auteurs de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide.

Israël et Hamas s'accusent mutuellement de crimes de guerre dans la bande de Gaza, tout en affirmant respecter eux-mêmes les lois internationales. (Marc Angrand et Tangi Salaün pour le service français)