STRASBOURG, 25 janvier (Reuters) - L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe pourrait reconduire cette semaine les sanctions prises en avril 2014 contre la Russie en raison de la crise ukrainienne, entraînant une nouvelle fois le départ des députés russes.

Les pouvoirs de la délégation russe seront une nouvelle fois contestés lundi et un vote sur le sujet devrait intervenir mercredi ou jeudi, selon l'Assemblée parlementaire.

Le sujet est pris au sérieux par la Russie, comme le montre la présence de Sergueï Narichkine, le président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, au sein de la nouvelle délégation envoyée à Strasbourg pour la session 2015 de l'Assemblée parlementaire.

"Nous comprenons très bien que peut-être quelques délégations puissent demander la poursuite des sanctions. Si une telle décision négative est prise, la délégation russe partira", a-t-il déclaré dimanche à la presse, après une rencontre à Strasbourg avec le comité des présidents de l'Assemblée.

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe avait suspendu les droits de vote des représentants russes le 10 avril dernier en réaction "aux agissements de la Fédération de Russie à l'égard de l'Ukraine" et, notamment, à l'annexion de la Crimée.

Les sanctions, qui ne remettaient pas en cause le statut de la Russie comme membre du Conseil de l'Europe, valaient jusqu'à la fin de l'année.

Les 18 parlementaires russes avaient en réaction décidé de ne plus participer aux travaux de l'assemblée jusqu'à la session 2015.

La réunion entre Sergueï Narichkine et le comité des présidents ne semble pas avoir permis d'arrondir les angles.

"Sur beaucoup de sujets, nous ne partageons pas la même approche ni la même opinion", a affirmé Anne Brasseur, la présidente luxembourgeoise de l'Assemblée parlementaire.

Elle a rappelé que l'annexion de la Crimée était "contraire au droit international" et insisté sur la nécessité pour la Russie et l'Ukraine de respecter le protocole de Minsk. Cet accord qui prévoyait un cessez-le-feu entre Kiev et les rebelles prorusses n'a jamais été respecté.

Anne Brasseur a également évoqué le cas de Nadia Savtchenko, lieutenant de l'armée ukrainienne détenue en Russie où elle est accusée d'être impliquée dans la mort de deux journalistes russes lors des combats en juin dernier près de Louhansk, dans l'est de l'Ukraine.

Elle a été symboliquement élue députée au parlement ukrainien en octobre dernier sur la liste du parti de l'ancien Premier ministre Ioulia Timochenko, et incluse dans la délégation ukrainienne envoyée à Strasbourg. (Gilbert Reilhac, édité par Chine Labbé et Guy Kerivel)