Genève (awp) - La situation sur le marché immobilier suisse nécessite le maintien des mesures prudentielles prises jusqu'ici, selon le vice-président de la Banque nationale suisse (BNS). "Les déséquilibres qui se sont accumulés au cours des dernières années sont toujours importants", a déclaré Fritz Zurbrügg dans un interview à la NZZ (édition de samedi).

"Ce qui nous inquiète le plus, ce n'est pas tant le marché de la propriété en usage propre que le marché des immeubles de placement", affirme le vice-président. Dans cette catégorie, les prix ont crû fortement. Pour M. Zurbrügg, la pression des investisseurs constitue un facteur aggravant. Les prix ont certes sensiblement baissé pour les propriétés résidentielles, mais la demande demeure forte.

En revanche, la demande émanant des locataires s'est affaiblie en raison d'un déclin de l'immigration. "Cela crée un risque de correction des loyers", selon M. Zurbrügg.

Afin de maîtriser l'inflation des prix immobiliers, la BNS a introduit différents instruments, connus sous le nom de volant anticyclique des fonds propres. Elle a également pris des mesures visant à raccourcir la période d'amortissement des crédits hypothécaires. "A l'heure actuelle, aucune autre mesure n'est envisagée. Toutefois, nous évaluons continuellement la situation", précise le banquier central.

Une importante correction des prix sur le marché immobilier conduirait à des "pertes considérables" pour le secteur bancaire, avertit Fritz Zurbrügg, pour qui le système financier suisse a néanmoins gagné en vigueur depuis la crise de 2007. "De telles pertes seraient supportables pour la plupart des banques tournées orientées vers le marché domestique."

Les banques qui présentent un risque systémique ne sont pas tirées d'affaires pour autant, prévient le vice-président de la BNS. Ces établissements devraient atteindre une résilience suffisante d'ici 2019, comme prévu. "Nous sommes sur la bonne voie", assure M. Zurbrügg.

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