MUNICH, 16 février (Reuters) - Les premiers détails concernant le programme franco-allemand de développement d'un futur avion de combat devraient être connus au second semestre 2018, a déclaré vendredi à Reuters le patron d'Airbus Defence and Space, filiale d'Airbus Group.

Dirk Hoke a précisé que Paris et Berlin travailleraient dans les prochains mois sur la manière de procéder, en étudiant notamment la possibilité d'y associer un autre pays, comme la Grande-Bretagne.

"Nous pensons que les questions basiques, comme la manière dont le projet sera structuré, seront discutées au second trimestre, ce qui permettra de définir les premiers contours (du programme) au second semestre de cette année, a ajouté le PDG lors d'un entretien à la Conférence de Munich sur la sécurité.

Il a indiqué qu'Airbus était favorable à ce que d'autres pays participent à ce projet, notant qu'ils pourraient apporter leur expertise sur des aspects variés.

La décision de savoir quel groupe en prendra la direction n'a pas encore été arrêtée, a-t-il poursuivi, ajoutant que plusieurs entreprises pourraient superviser différents segments de ce vaste projet.

Cela dépendra en grande partie du degré d'investissement des pays, a-t-il ajouté.

Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont exprimé en juillet à l'Elysée leur intention de concevoir ensemble un futur avion de combat pour succéder au trio actuel - le Rafale de Dassault Aviation, l'Eurofighter coproduit par Airbus, l'italien Leonardo et le britannique BAE Systems < BAES.L> et le Gripen du suédois Saab.

Dirk Hoke a jugé impératif d'éviter les erreurs commises sur l'A400M, le projet d'avion de transport militaire européen, qui connaît de nombreux retards de développement en raison de problèmes techniques.

"Il est important que les spécifications (pour le nouveau programme d'avion de combat) soient développées avec un sens des proportions", a-t-il dit.

Airbus a annoncé jeudi passer une nouvelle charge de 1,3 milliard d'euros sur l'A400M, portant le total cumulé des provisions passées sur ce projet à plus de huit milliards. (Andrea Shalal et Sabine Siebold Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Airbus SE, Dassault Aviation, BAE Systems, Leonardo, Saab AB