* "Ça suffi!", aurait lancé Obama

* Moddy's place la note des USA sous surveillance

* La date limite des discussions fixée à vendredi

(Actualisé avec nouveau compte-rendu)

par Jeff Mason et Andy Sullivan

WASHINGTON, 14 juillet (Reuters) - Barack Obama a haussé le ton face aux chefs de file du Parti républicain, mercredi, lors d'une nouvelle séance de discussions infructueuse sur le relèvement du plafond de la dette américaine.

"Ça suffit!", leur a déclaré le président, selon un membre du parti démocrate au fait de ces négociations. Peu avant cette rencontre, quatrième du genre cette semaine, l'agence de notation Moody's avait placé la note souveraine des Etats-Unis sous surveillance avec risque de déclassement, faute d'un accord sur la dette.

Le ton est tellement monté lors de cette réunion que Barack a fini par claquer la porte, a rapporté Eric Cantor, numéro deux du groupe républicain à la Chambre des représentants. Un attaché parlementaire démocrate a toutefois jugé son témoignage "exagéré".

"Il a dit que cela avait assez duré, que Ronald Reagan ni aucun autre président ne sera resté assis aussi longtemps", a expliqué Eric Cantor, s'adressant à la presse.

Faute d'un relèvement du plafond de la dette, les pouvoirs publics seront en cessation de paiement le 2 août. Dans son avertissement de mercredi, Moody's dit entrevoir "une possibilité de plus en plus grande que le plafond légal de la dette ne soit pas relevé en temps voulu, ce qui donnerait lieu à défaut sur les obligations du Trésor".

Les responsables du parti conservateur réclament 2.400 milliards de coupes budgétaires en échange d'un relèvement du plafond de la dette.

Barack Obama, qui recevra à nouveau les responsables parlementaires jeudi, les a invités à renoncer aux manoeuvres politiciennes qui empêche la conclusion d'un accord, selon un membre du parti démocrate. Il a fixé à vendredi la date limite des discussions, selon les deux camps.

Le président a accepté de réduire le budget de l'Etat de 1.700 milliards de dollars et serait prêt à aller plus loin, dit-on dans le camp démocrate. Toutes les parties s'étaient entendues sur une réduction de 1.500 milliards, mais Eric Cantor a jugé ce montant insuffisant.

"A la fin de la rencontre, le président a dit (...): 'nous allons devoir nous décider d'ici vendredi sur la marche à suivre. Nous ferions mieux de penser à ce que nous pouvons faire plutôt qu'à ce que nous ne pouvons pas'", a rapporté ce dernier.

"Je lui ai alors demandé, dans le même esprit: 'M. Le président (...), si nous regardons la situation en face, nous sommes pour le moment très éloignés les uns des autres. Si vous voulez atteindre les 2.400 milliards de dollars sans rien signer d'autre, je ne sais pas si nous y parviendrons", a-t-il poursuivi.

John Boehner, président de la Chambre des représentants, a quant à lui qualifié les réductions budgétaires proposées par la Maison blanche "d'astuces et de ruses comptables".

Barack Obama a proposé un plan de réduction du déficit budgétaire impliquant une hausse des impôts à laquelle s'opposent les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants. Les démocrates considèrent, eux, qu'une hausse des prélèvements sur les revenus les plus élevés doit permettre de résoudre l'équation budgétaire, mais les républicains ne veulent pas en entendre parler. (Jean-Philippe Lefief pour le service français)