ANTANANARIVO, 5 mai (Reuters) - L'ancien président mozambicain Joaquim Chissano, médiateur international dans le dossier malgache, a annoncé que les élections prévues sur la Grande Ile auraient bien lieu comme prévu le 24 juillet malgré la décision du président de transition, Andry Rajoelina, de briguer un nouveau mandat.

Ce dernier, porté au pouvoir par un coup d'Etat en 2009, est revenu sur sa promesse faite en janvier de ne pas être candidat à sa propre succession.

Lors d'une conférence de presse dans la capitale malgache, le médiateur mozambicain a fait part de son "malaise" face aux derniers événements en ajoutant que rien ne donnait à penser que quiconque cherchait à revenir sur le processus politique en cours.

"Le peuple malgache veut tenir ces élections en temps et en heure et faire en sorte que ce scrutin soit pacifique", a-t-il dit.

Il a ajouté qu'il respectait la décision du tribunal spécial électoral qui, vendredi, a publié la liste des 41 candidats officiels dans laquelle figure celui d'Andry Rajoelina. "Cela nous laisse l'espoir qu'il n'y aura plus d'irrégularités", a-t-il dit.

Celui que l'actuel président de transition a déposé il y a quatre ans, Marc Ravalomanana, un riche homme d'affaires installé depuis en Afrique du Sud, avait fait la même promesse. Mais un conseiller d'Andry Rajoelina a déclaré que l'accord était caduc depuis l'annonce de la candidature de l'épouse de Marc Ravalomanana, Lalao. (voir: )

"Maintenant, la compétition est ouverte à tout le monde", a dit Augustin Andriamananoro, conseiller spécial du président en exercice.

La semaine dernière, Didier Ratsiraka, âgé de 76 ans et qui a dirigé Madagascar pendant plus de 20 ans au total, avait annoncé lui aussi son intention de briguer la présidence en juillet.

L'économie de la Grande Ile, durement touchée par le coup d'Etat de 2009 et les tensions politiques qu'il a suscitées, ne s'est toujours pas complètement redressée. La volte-face d'Andry Rajoelina pourrait inquiéter les investisseurs étrangers.

(Alain Iloniaina; Marc Angrand et Jean-Loup Fiévet pour le service français)