LONDRES, 3 février (Reuters) - Les 30 premières banques mondiales devront émettre plus de 500 milliards de dollars d'obligations pour respecter les nouvelles règles visant à protéger le contribuable des risques de nouvelles faillites bancaires, a dit mardi l'agence de notation Standard & Poor's.

Le Groupe des Vingt (G20) a proposé que les 30 banques mondiales dites d'importance systémique (G-SIB) constituent, peut-être d'ici 2019, un matelas d'obligations équivalant à 16% à 20% de leurs actifs pondérés du risque.

La proposition a fait l'objet d'un accord de principe lors du sommet du G20 de novembre dernier avec comme date limite le 2 février pour terminer les consultations sur les modalités.

Les banques ont d'ores et déjà fait savoir qu'une telle obligation entraverait leur capacité de prêter à l'économie et le G20 n'a pour l'heure publié aucune estimation chiffrée du montant d'émissions obligataires que cela impliquerait.

S&P souligne l'importance d'une bonne information pour que les investisseurs soient tentés d'acheter ces titres, susceptibles d'être convertis en actions sous certaines conditions.

L'agence estime que les banques devront émettre ces obligations, gratifiées du nom de "capacité d'absorption totale des pertes" (TLAC), dans les quatre à cinq ans à venir.

L'estimation de 500 milliards correspond au bas de la fourchette évoquée de 16% à 20% des actifs. Elle doublerait si c'était le haut de fourchette qui s'imposait. Les 16 banques européennes concernées représentent les trois quarts de ce montant estimé, précise S&P.

"Nous pensons que le montant minimal de TLAC proposé aurait été suffisant pour couvrir les besoins de recapitalisation des G-SIB financés par les Etats lors de la dernière crise et qu'il a été défini de manière à rétablir la confiance du marché", explique S&P. (Huw Jones, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)