Pour l'année 2016, ils projettent une croissance du PIB de 1,8%.

Les prévisions des instituts alimentent les propres projections économiques du gouvernement allemand.

Les instituts en question sont l'IWH, l'Ifo, le DIW, le RWI et l'institut de Kiel. Ils comptent également l'institut KOF de Zurich, ainsi que les instituts viennois Wifo et IHS.

Ces derniers ont également pointé le risque de formation de bulles spéculatives sur les marchés actions en raison du programme d'assouplissement quantitatif lancé le mois dernier par la Banque centrale européenne (BCE).

Cette dernière a confirmé mercredi qu'elle entendait bien acheter chaque mois pour 60 milliards d'euros d'actifs obligataires et ce jusqu'à au moins septembre 2016.

L'anticipation de ce programme puis sa mise en oeuvre sont largement à l'origine de la forte hausse des places boursières observée depuis le début de l'année. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300, qui a inscrit mercredi en séance un pic de près de 15 ans, est en hausse de plus de 20% depuis le 31 décembre 2014.

"Nous ne pouvons exclure la possibilité de la formation de bulles sur les marchés actions si la politique monétaire reste généreuse", estiment les instituts. "Sur d'autres marchés d'actifs, comme l'immobilier, il y a également un risque."

Selon les instituts, le rachat d'actifs par la BCE est un bon moyen pour lutter contre les risques déflationnistes, ce qui est l'un des buts du programme, mais ils ajoutent que cela s'accompagne de "risques considérables pour la stabilité financière et pour la stabilité des finances publiques dans la zone euro."

Revenant à l'Allemagne, les instituts ont estimé que le pays devait profiter du retour à l'équilibre budgétaire, atteint en 2014 avec un an d'avance, et de l'excédent estimé à 20 milliards d'euros sur les années 2015 et 2016, pour réformer son système fiscal.

"En Allemagne, l'écart fiscal entre les coûts du travail et les salaires nets (...) est l'un des plus élevés des pays de l'OCDE", précisent-ils. "Donc, avant tout, le taux d'impôt sur les revenus, particulièrement pour les revenus allant de bas à moyens, devrait être plus favorable à la réduction du poids des coûts du travail (...)", ajoutent les instituts.

Cette recommandation fiscale ne devrait toutefois pas être suivie puisque les membres de la grande coalition au pouvoir, conservateurs et sociaux-démocrates, ont convenu de ne pas baisser ni augmenter les impôts et de consacrer tout surplus budgétaire à des investissements.

(Michelle Martin et Klaus Lauer, Wilfrid Exbrayat et Benoît Van Overstraeten pour le service français)