Ce sondage mondial, réalisé auprès d'un panel de 196 gérants représentant un encours total de 575 milliards de dollars (466 milliards d'euros), a été mené entre le 2 et le 8 février, soit en pleine correction des marchés d'actions, qui ont accusé cette semaine-là leur plus fort repli en deux ans.

D'après le sondage, la proportion de positions à "surpondérer" les actions dans les allocations est tombée à 43%, contre 55% en janvier, un taux qui constituait un plus haut de deux ans. Cette baisse mensuelle est la plus forte enregistrée depuis février 2016.

Parallèlement, les investisseurs ont augmenté le niveau de liquidité des portefeuilles, à 4,7% contre 4,4% lors du précédent sondage.

Cette hausse du "cash" n'est toutefois pas suffisante pour faire repasser l'indice "Bull & Bear" de BAML en territoire acheteur: bien que revenu sous 8,4, cet indicateur donne toujours un signal de vente sur les actions, "ce qui suggère un probable test des récents points bas du marché".

Selon le sondage de BAML, les investisseurs sont beaucoup plus nombreux à avoir pris des mesures de protection contre une forte baisse des marchés d'actions dans les trois prochains mois: leur proportion a augmenté en un mois de 20 points de base, une hausse sans précédent.

Le principal risque évoqué reste l'inflation et un krach obligataire (45%), devant une erreur de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) et/ou de la Banque centrale européenne (BCE) (18%) puis la structure de marché (13%).

"Bien que le sondage de ce mois montre que les investisseurs détiennent plus de liquidités et réduisent leur allocation en actions, aucun de ces deux éléments ne suffit à donner le feu vert pour acheter sur les points bas ('buy the dip')", indique Michael Hartnett, responsable de la stratégie d'investissement.

(Blandine Hénault, édité par Marc Angrand)