Il suffit de regarder le palmarès des indices mondiaux de la veille pour constater que les bourses ont eu besoin de souffler. Toutes les bourses ? Non. En tout cas pas le Nasdaq et ses valeurs technologiques, qui a signé un nouveau record. Apple en a profité pour chiper à Microsoft le titre de première capitalisation boursière occidentale, pendant qu'Amazon.com touchait un nouveau pic. Pour vous donner une idée, la valeur boursière de la fameuse marque à la pomme est équivalente à la somme de celles des huit plus grosses entreprises cotées en Europe (dans l'ordre, Nestlé, Roche, LVMH, Novartis, L'Oréal, SAP SE, Novo Nordisk et Royal Dutch Shell).

En fait, la question que tous les investisseurs du monde se posaient il y a encore quelques semaines - comment protéger mon argent en temps de crise ? – avait une réponse assez simple, qui ne nécessitait pas beaucoup d'ingénierie financière : acheter du Nasdaq 100 (+14,1% depuis le 1er janvier). Et en concentrant vos avoirs sur les trois leaders (Apple, Microsoft, Amazon), vous auriez fait encore mieux (de 17,14% pour Apple à 36,6% pour Amazon). C'est presque déprimant mais cela me permet d'enchaîner sur la question suivante : cela va-t-il continuer, ou plutôt, cette domination peut-elle s'arrêter ?

Dimanche dernier à table, juste avant de vous faire goûter la dernière prune de village de sa composition, votre tonton vous a dit que non, que cette hausse est déraisonnable. Il vous avait dit la même chose il y a trois ans, et cinq ans en arrière aussi (c'est lui aussi qui vous avait recommandé de tout miser sur Alcatel en 2003, mais c'est une autre histoire). Très honnêtement, pour l'instant, on voit mal ce qui pourrait faire dérailler ces mécaniques bien huilées, hormis la pression réglementaire (mais les Etats-Unis voudront-ils casser leurs entreprises les plus influentes dans le monde ?) ou un événement inédit comme par exemple une énorme crise de cybersécurité. Elles ont une capacité d'adaptation hors normes, des R&D inégalables et des trésoreries pléthoriques. Surtout, elles se sont rendues absolument indispensables pour des milliards d'êtres humains et pilotent leurs stratégies en conséquence. Et elles me semblent à l'abri d'une catastrophe industrielle de type Nokia (comment passer de 40% de parts de marchés mondiales dans la téléphonie mobile à 0 en ratant le virage du smartphone). Qui dit mieux ?

Le CAC40 a démarré en hausse de 0,9% à 5140 points. 

Les temps forts économiques du jour

C'est à 20h00 que la Fed rendra son verdict monétaire, avant de tenir une conférence de presse à compter de 20h30. La banque centrale ayant pris l'habitude de communiquer entre ses réunions périodiques, il ne devrait pas y avoir de révolution dans les annonces. Auparavant, le marché aura pris connaissance des stocks pétroliers hebdomadaires aux Etats-Unis (16h30), de l'inflation américaine (14h30), et de la production industrielle française (14h30). Ce matin, les statistiques industrielles japonaises étaient plus mauvaises que prévu et les prix à la production chinois se sont contractés un peu plus qu'escompté. 

L'euro s'est nettement renforcé hier à 1,1344 USD. L'once d'or a aussi repris du poil de la bête à 1716 USD. Le pétrole s'est stabilisé, avec un Brent à 40,58 USD et un WTI à 38,23 USD. Le T-Bond affiche un rendement de 0,83% sur 10 ans. Le Bitcoin est relativement stable à 9752 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Adecco : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 43 à 52 CHF.
  • Air France-KLM : AlphaValue reste à vendre avec un objectif de cours relevé de 3,06 à 3,67 EUR.
  • Also Holding : Baader Helvea démarre le suivi à accumuler en visant 254 CHF.
  • Amundi : Société Générale démarre le suivi à l'achat en visant 78,50 EUR.
  • Aryzta : Baader Helvea reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 0,80 à 0,70 CHF.
  • Atos : BofA ML reprend le suivi à neutre en visant 75 EUR.
  • Azimut : Société Générale démarre le suivi à conserver en visant 16,80 EUR.
  • Capgemini : BofA ML reprend le suivi à l'achat en visant 112 EUR.
  • CGG : AlphaValue reste à alléger avec un objectif de cours réduit de 1,29 à 1,17 EUR.
  • Chemring : Barclays passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 250 GBp.
  • DWS : Société Générale démarre le suivi à l'achat en visant 40 EUR.
  • Elior : Bernstein passe de neutre à sousperformance en visant 5,90 EUR.
  • GEA Group : NordLB passe d'acheter à neutre avec un objectif de cours relevé de 21 à 27,50 EUR.
  • Givaudan : Morgan Stanley passe de souspondérer à pondération en ligne en visant 3265 CHF.
  • Michelin : Barclays passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 105 EUR.
  • MTU Aero : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 170 EUR.
  • PageGroup : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 390 à 460 GBp.
  • Randstad : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 31 à 42 EUR. Citigroup passe d'acheter à neutre en visant 41 EUR.
  • Sthree : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 310 à 340 GBp.
  • Sixt SE : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 80 à 100 EUR.
  • Straumann : Jefferies passe d'acheter à conserver en visant 750 CHF.
  • Suez : Morgan Stanley passe de souspondérer à pondération en ligne en visant 12 EUR.
  • Tikehau : Société Générale démarre le suivi à conserver en visant 26 EUR.
  • Total : AlphaValue reste à accumuler avec un objectif de cours réduit de 46,30 à 43,70 EUR.
  • Valeo : Barclays passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 30 EUR.
  • Veolia : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 26 EUR.
  • Wendel : Citigroup passe d'achat à neutre en visant 98 EUR.

L’actualité des sociétés

 En France

La Société générale prévoit de réduire encore ses coûts à l'issue de la revue de ses activités sur les produits dérivés, a déclaré mardi son directeur général, Frédéric Oudéa. Dans un entretien à l'AFP, Guillaume Faury, le patron d'Airbus, écarte de nouvelles baisses de cadence de production dans l'immédiat. Siemens Gamesa a retenu le groupement mené par GTM Normandie-Centre (Vinci) pour construire dans le port du Havre sa nouvelle usine de fabrication d'éoliennes offshore. De son côté, Eiffage décroche un contrat pour le parc éolien Hollandse Kust Noord aux Pays-Bas. Groupe SEB place 500 M€ d'obligations sur 5 ans à 1,375%. John Neilson nommé directeur général de Sopra Steria UK et Asie. GTT va concevoir et réaliser une unité flottante de stockage et de regazéification pour MOL. 88% du dividende d'Imerys a été payé en action. Vétoquinol a validé le rachat de la division santé animale de Bayer par Elanco, un pas de plus vers la récupération des traitements Profender et Drontal, qui sera vraisemblablement finalisée en août. Boostheat fait un point d'étape et annonce une accélération de son programme de réduction des coûts. Paragon ID obtient un PGE de 15 M€. Esker complète son offre de gestion du poste client avec une solution de Credit Management. Pharnext va lancer sa seconde étude clinique pivot de phase III PXT3003 dans le traitement de la CMT1A avant la fin du premier trimestre 2021, après avoir validé le design avec la FDA. OSE Immunotherapeutics identifie des anticorps monoclonaux antagonistes de CLEC-1 comme inhibiteurs d'un nouveau point de contrôle des cellules immunes myéloïdes en immuno-oncologie. L'Olympique Lyonnais exhorte toujours la LFP à reprendre le championnat de football de L1, malgré un revers devant le Conseil d'Etat. Worldline, Robertet, Technicolor, Maurel & Prom, AST Groupe, Paulic Meunerie, AwoxStentys, DNXCorp communiquent sur leurs assemblées générales. SII, Avenir Telecom ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Tiffany reste fermement attachée à son mariage avec LVMH, a annoncé la société en marge de la publication de ses résultats trimestriels et d'un accord pour assouplir ses convenants bancaires. L'industrie aérienne devrait perdre un record de 84 Mds$ en cumulé cette année, et ne renouer qu'en 2022 avec la rentabilité. La Fed publiera les résultats des tests de résistance bancaires le 25 juin. GlaxoSmithKline a commencé un essai clinique aux États-Unis sur un traitement expérimental de la polyarthrite rhumatoïde administré à des patients souffrant de pneumonie due au coronavirus. AstraZeneca a reçu 23,7 M$ additionnels des autorités américaines pour financer son programme de vaccin anti Covid-19. Cloudera a terminé en hausse de près de 19% hier à Wall Street, sur des rumeurs d'un éventuel rachat, alors que le dossier pèse désormais 3 Mds$. Le CEO de Temenos voit une reprise au second semestre, a expliqué le directeur général Max Chuard dans une interview à Finanz und Wirtschaft. Cerberus veut s'inviter au conseil d'administration de la Commerzbank, pour poser sur sa gestion. Le cours du vendeur de véhicules d'occasion en ligne américain Vroom double le jour de son IPO. En réponse aux critiques, Adidas a affirmé prévoir de consacrer au moins 30% de ses ouvertures de postes aux communautés noires et de latinos aux États-Unis, tout en investissant 20 M$ dans des programmes transcommunautaires et scolaires. Segro veut lever 650 MGBP via une augmentation de capital. La Finma enquêterait sur un nouveau cas de blanchiment chez Julius Bär, selon NZZ.

Ça publie. Industria de Diseño Textil (Inditex), Soitec, Shaftesbury, Paragon Banking, Marston's, Groupe Partouche

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