Depuis le début de l'année, les marchés actions ont largement bénéficié de la baisse des rendements obligataires - qui a incité les investisseurs à privilégier les actifs plus risqués - et de la baisse de l'euro - qui a favorisé les entreprises exportatrices. Or, l'évolution de ces facteurs s'est inversée au cours des dernières semaines, sous le coup de la crise grecque et de statistiques américaines plus prudentes que prévu.

"Parallèlement à la remontée des rendements obligataires, l'euro s'est raffermi face au dollar. En début d'année, la devise européenne avait souffert des mesures de la BCE et de la perspective de relèvement des taux d'intérêt par la Réserve fédérale due à l'embellie de l'économie américaine. Mais les dernières statistiques économiques, plutôt mal orientées, ont remis en question cette hypothèse et le dollar a donc reperdu un peu de terrain", confirme Martin Skanberg, Gérant de portefeuilles, Actions européennes chez Schroders.

Ce retournement de situation a mis la pression sur les marchés actions expliquant en grande partie la récente baisse des indices.

Martin Skanberg voit cependant que "le retour de la volatilité sur les marchés pourrait offrir un point d'entrée" afin de profiter du rebond à venir des marchés. Car, pour le gérant de Schroders, d'autres facteurs devraient prendre le relais de la monnaie et des obligations pour soutenir les marchés actions.

D'abord, la reprise de l'activité de crédit bancaire aux entreprises, qui a accompagné le rebond du secteur bancaire européen depuis la Revue de la qualité des actifs (AQR pour Asset Quality Review), devrait s'accélérer au cours des prochains trimestres.

Ensuite, "la saison des résultats des sociétés européennes a été relativement positive. Les chiffres d'affaires et les bénéfices se sont globalement améliorés. L'augmentation des ventes indique notamment que les gains de rentabilité ne sont pas simplement dus à des mesures de réduction des coûts", note Martin Skanberg.

Enfin, le gérant de Schroders estime que "l'impact favorable attendu de la baisse des prix du pétrole sur la consommation ne s'est pas encore entièrement matérialisé."