Les Etats-Unis ne connaissent toujours pas l'identité de leur futur président, trois jours après le scrutin. Joe Biden a l'air de toucher au but, mais Donald Trump ne va pas lui rendre la partie facile et l'on se dirige vers la situation que certains redoutaient, une élection contestée sur le terrain judiciaire. Hum, j'ai peut-être déjà écrit un truc comme ça cette semaine, non ? Ces dernières heures, les postures se sont affirmées. Biden est dans le registre "la force tranquille", puisqu'il est mathématiquement presque sûr de rafler la mise. Alors Trump vocifère, déclare qu'il a gagné "facilement" si l'on compte les "votes légaux", et accuse son adversaire de "voler l'élection". Une sorte de flèche du Parthe qui n'est pas faite pour apaiser les profondes fêlures du pays. Pendant ce temps, des nuées d'avocats des deux camps ont fondu sur les Etats où les votes sont les plus serrés, au cas où il y soit possible de nuire à la partie adverse.

L'Amérique est en train de transformer un processus démocratique en une émission de téléréalité. Mais peut-être que c'est le sens de l'histoire ? Pendant ce temps, le nombre de cas de Covid-19 est monté à 116 000 en un jour aux Etats-Unis, record toutes catégories. Une situation qui risque de continuer de peser sur la fameuse reprise en V et sur le marché de l'emploi, dont le bilan d'octobre sera annoncé cet après-midi. Hier soir, la banque centrale américaine a clôturé sa réunion de novembre sur un statu quo, en attendant le dénouement électoral. Jerome Powell s'est dit préoccupé par l'évolution de la pandémie et a martelé qu'un plan de soutien fédéral est nécessaire pour consolider l'économie. "Les perspectives économiques sont extraordinairement incertaines", a-t-il résumé.

Retour en France avec un focus sur Natixis, qui a fait partie de la dernière salve de résultats trimestriels hier soir. La filiale de BPCE a annoncé qu'elle allait se débarrasser d'H2O. Bien sûr, cela n'a pas été exprimé ainsi. En langage convenable, on parle "d'évolution de la relation entre Natixis IM et H2O AM". Mais cela ne change pas le fond de l'histoire : la banque veut se séparer à la fois de ses 50,01% du capital et de la distribution des produits H2O. La gestion, après avoir affiché des performances époustouflantes, a d'abord subi les révélations du Financial Times en juin 2019 sur la présence de produits illiquides dans ses fonds et sur des liens troubles avec un sulfureux financier allemand. Curieusement, ces problèmes n'ont pas été entièrement soldés et ont provoqué durant l'été une nouvelle situation de crise, aggravée par les performances désastreuses de certains produits à cause de la volatilité des marchés induite par la Covid-19. Pour plus d'informations, je vous renvoie sur la chaîne YouTube de Zonebourse et sur mon collègue et expert en décryptages Xavier, qui explique en vidéo ce qui s'est passé.

Le CAC40 recule légèrement de 0,25% à 4972 points à l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

La palme de la statistique la plus attendue de la séance revient aux données mensuelles sur l'emploi aux Etats-Unis (14h30). La production industrielle allemande (8h00) et l'emploi trimestriel en France (8h45) sont aussi programmés.

L'euro remonte à 1,1826 USD, tandis que l'once d'or consolide ses gains de la veille, 1939 USD. Le pétrole recule à 38 USD le WTI et 40,14 USD le Brent. Le rendement du T-Bond recule à 0,76% sur 10 ans. Le Bitcoin perd un peu de terrain après avoir nettement progressé hier, à 15 517 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • AB Volvo : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 200 à 210 SEK.
  • ArcelorMittal : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 15 à 16 EUR.
  • Arix Bioscience : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 155 à 208 GBp.
  • Basler : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 51 à 57 EUR.
  • BT Group : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 140 à 155 GBp.
  • Casino : Morgan Stanley passe de souspondérer à pondération en ligne.
  • Coloplast : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours ajusté à 1105 DKK.
  • Crédit Agricole : AlphaValue passe d'accumuler à acheter avec un objectif de cours relevé de 8,32 à 9,83 EUR.
  • Galp Energia : Goldman Sachs passe de vendre à neutre en visant 10,60 EUR.
  • Getinge : AlphaValue reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 258 à 269 SEK.
  • Hammerson : Morgan Stanley reprend le suivi à pondération en ligne.
  • Intesa Sanpaolo : Berenberg passe de vendre à conserver avec un objectif de cours relevé de 1,50 à 1,55 EUR.
  • Lanxess : DZ Bank reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 48 à 50 EUR.
  • Mowi : Berenberg passe de vendre à conserver avec un objectif de cours relevé de 145 à 150 NOK.
  • Pearson : Exane BNP Paribas passe de neutre à surperformance en visant 700 GBp.
  • Reckitt Benckiser : RBC passe de vendre à neutre avec un objectif de cours relevé de 6400 à 6700 GBp.
  • Royal Mail : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours relevé à 145 GBp.
  • Solutions 30 : Genesta reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 18,25 à 19,40 EUR.
  • Staffline : Liberum reprend le suivi à l'achat en visant 40 GBp.
  • Thales : Credit Suisse passe de neutre à surperformance en visant 80 EUR.
  • Vonovia : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours ajusté à 79,60 EUR.

L’actualité des sociétés

En France

Résultats des entreprises

  • Bonduelle : le premier trimestre du nouvel exercice se solde par un chiffre d'affaires en légère hausse organique à 680,5 M€, plutôt dans le haut de la fourchette prévue par le management.
  • Carmila : la foncière suspend son objectif de variation du résultat récurrent pour 2020.
  • Elior : les résultats préliminaires de l'exercice 2019/2020 font ressortir une perte opérationnelle ajustée de l'ordre de 71 M€. Le chiffre d'affaires a reculé de près de 20 % à 3,97 Mds€. "Elior est aujourd'hui armé pour répondre aux enjeux d'une seconde vague de la COVID-19", a indiqué le directeur général. Des éléments plus détaillés seront fournis le 25 novembre.
  • Euronext : l'opérateur boursier a publié des résultats du T3 légèrement supérieurs aux attentes, profitant toujours de la dynamique des marchés financiers. Il espère boucler d'ici la fin du premier semestre 2021 le rachat de son homologue italien pour 4,33 Mds€.
  • JCDecaux : les revenus du T3 chutent encore de 41,5 %. Même si la contraction est inférieure à celle du T2, le groupe souffre toujours du fonctionnement minimaliste d'une partie des infrastructures de transport. Le management n'est pas en mesure de fournir des prévisions pour l'année.
  • Natixis : les résultats trimestriels ont plongé, tandis que la banque cherche à se débarrasser de son encombrante filiale de gestion H2O.
  • Rubis : le chiffre d'affaires du T3 chute d'un tiers à 922 M€. Sur neuf mois, la baisse ressort à 25 %.
  • Scor SE : le réassureur a publié ses résultats trimestriels de ce matin, en précisant que le coût de la pandémie sur ses comptes des neuf premiers mois de l'année atteint 256 M€ dans la branche dommages et 251 M€ dans la branche vie, soit un peu moins que prévu dans cette dernière branche.
  • Technicolor : en marge de ses résultats du T3, le groupe confirme les objectifs 2020 et 2020 annoncés en juillet, en parlant d'un contexte qui reste difficile. Le management table sur 160 M€ d'économies permanentes, "portées par une réduction des effectifs permanents de près de 30% par rapport à décembre 2019".

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Dans le monde

Résultats des entreprises                            

  • Allianz : le résultat opérationnel du T3, à 2,91 Mds€, est supérieur aux attentes du consensus, 2,65 Mds€.
  • Compagnie Financière Richemont : le groupe de luxe genevois a dégagé des résultats semestriels bien plus élevés que prévu.
  • Electronic Arts : malgré des résultats solides, les investisseurs sont exigeants et sanctionnent le titre hors-séance.
  • Macquarie Group : le groupe financier australien enregistre un plongeon de 32 % de ses bénéfices annuels, à cause d'un accroissement du coût du risque.
  • Peloton Interactive : le fabricant de matériel de sport connecté relève ses objectifs 2020, mais ne convainc pas le marché, avec un titre qui perd 7 % après la séance.
  • T-Mobile US : la filiale de Deutsche Telekom publie des résultats convaincants, qui permettent au titre de gagner plus de 6 % hors séance.
  • Toyota Motor : le constructeur japonais a largement relevé sa prévision de bénéfice d'exploitation 2020/2021 pour l'exercice clos fin mars.
  • Uber : le groupe affiche une perte de 1,1 Md$ au T3. Le titre perd 1,9% post-séance.

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Lectures