Certes, la forte chute des marchés actions ces derniers jours doit beaucoup aux craintes sur la solidité de la croissance chinoise et les répercussions de la dévaluation du yuan sur l'économie mondiale. Mais la Réserve Fédérale américaine a aussi sa part de responsabilités, rappellent Christophe Morel et Stéphane Colliac, économistes chez Groupama AM. "Auâdelà de la Chine, le manque de visibilité sur le comportement de la Fed a forcément perturbé les investisseurs : à un mois d'un possible démarrage du cycle de resserrement monétaire, la Fed ... ne sait pas", écrivent-ils.

Les atermoiements de la Fed concernant son calendrier de relèvement des taux d'intérêt posent une autre question selon les experts du gestionnaire d'actifs : les banques centrales ont-elles la capacité de sortir des politiques monétaires non conventionnelles.

"Si elle n'amorçait pas en septembre le début de resserrement de sa politique monétaire, on pourrait raisonnablement se demander si la Fed a les moyens de sortir de sa politique ultraâ accommodante: la succession de risques constitue toujours un motif pour reporter un resserrement qui ne ferait pourtant que transformer la politique monétaire excessivement accommodante en une politique monétaire ... exceptionnellement accommodante", préviennent les économistes de Groupama AM.

La situation est d'autant plus préoccupante que le cycle de croissance américain est déjà bien avancé : "la situation macroéconomique américaine (croissance/emploi) ne justifie plus per se une politique monétaire aussi expansionniste", assènent Christophe Morel et Stéphane Colliac.