Londres (awp/afp) - Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) sont dans l'ensemble restés bien soutenus cette semaine, consolidant voire accroissant les gains enregistrés la semaine précédente dans le sillage de données économiques chinoises encourageantes.

Ces statistiques "meilleures que prévu en provenance de Chine (publiées vendredi dernier) ont contribué à raffermir la perception (des investisseurs) à l'égard d'actifs plus risqués comme les métaux de base tandis que les valeurs refuges telles que l'or ont fait une pause pour se consolider", ont relevé les analystes d'UniCredit.

Les investisseurs ont notamment salué la hausse de la production industrielle et des ventes de détail au mois de juin, ainsi que la poursuite à un rythme plus élevé que prévu au deuxième trimestre de la croissance économique de la Chine, le premier consommateur de métaux au monde. Les données concernant l'investissement dans le secteur privé se sont en revanche révélées moins florissantes.

"Bien que toutes les données chinoises (contenues) dans la dernière série de publications n'aient pas impressionné, de bons chiffres ont dominé et conforté l'idée que l'économie s'est stabilisée tandis que les chiffres plus faibles permettent d'anticiper des mesures de relance supplémentaires", ont souligné les analystes d'UniCredit.

En outre, les métaux industriels pouvaient également compter sur une amélioration progressive des fondamentaux de l'offre et de la demande, laissant augurer un rééquilibrage prochain, voire un déficit sur les marchés les plus excédentaires.

C'est notamment le cas pour le zinc dont l'offre s'est révélée inférieure à la demande sur les cinq premiers mois de l'année - le prix de la tonne de zinc grimpant ainsi jeudi jusqu'à 2.294,50 dollars, un plus haut en quatorze mois.

Les experts de Commerzbank ont toutefois précisé que la progression des prix des métaux de base au cours des dernières semaines avait dans une large mesure été encouragée par la présence d'investisseurs spéculatifs, ce qui pourrait entraîner une phase de correction des cours en cas de prises de bénéfices.

- L'aluminium retombe de ses sommets -

À l'exception notable des autres métaux industriels, les cours de l'aluminium ont fortement baissé cette semaine, jusqu'à annuler la totalité de leurs gains réalisés depuis fin juin.

Le prix de l'aluminium est en effet tombé jeudi jusqu'à 1.598 dollars, un plus bas en plus de trois semaines, après avoir atteint le vendredi précédent un plus haut en un an.

Les cours reprenaient leur souffle après huit semaines consécutives de hausse sans lien avec une quelconque amélioration des fondamentaux de l'offre et de la demande de ce marché, mais portée essentiellement par l'investissement spéculatif.

De nombreux analystes estimaient en outre que la récente progression des prix risquait d'encourager une reprise de la production en Chine, de loin le plus gros producteur de ce métal avec 54% des parts de marché, alors que selon les chiffres de l'Institut international de l'aluminium (IAI), la production mondiale d'aluminium a baissé de 1,3% au premier semestre sur un an, ce qui comprend une baisse de 3,3% pour la seule production chinoise.

Et cette dernière "s'est déjà accrue de nouveau au cours des deux derniers mois, sans doute en réponse à la reprise significative des prix de l'aluminium", ont indiqué les analystes de Commerzbank.

Aussi, selon ces derniers, le marché mondial de l'aluminium demeure toujours bien approvisionné, ce qui signifie qu'il n'y a pas de justification à long terme pour des prix dépassant les 1.600 dollars la tonne.

- Le nickel porté par des menaces de fermeture de mines -

Les cours du nickel ont poursuivi cette semaine la fulgurante ascension débutée début juin, continuant à profiter de la campagne menée par la nouvelle ministre philippine de l'Environnement et des Ressources naturelles pour la fermeture des mines non conformes aux standards environnementaux internationaux.

Le prix de ce métal, utilisé principalement dans l'industrie de l'acier inoxydable, est même monté jeudi jusqu'à 10.900 dollars la tonne, un maximum en près d'un an.

"D'autres mines de nickel ont été fermées aux Philippines (le premier producteur de ce métal, dont il représente près de 25% de l'offre mondiale, NDLR) car, selon le bureau des mines et géosciences, elles ne répondent pas aux normes requises en matière de bien-être et d'environnement", ont rapporté les analystes de Commerzbank.

Selon ces derniers toutefois, seules des mines de nickel de moindre échelle ont jusqu'à présent été touchées par les interventions politiques dans ce secteur alors que les deux plus gros producteurs de ce métal dans le pays remplissent les condition réglementaires nécessaires.

Les analystes d'UniCredit ont en outre souligné que les interruptions de production aux Philippines avaient déjà été largement prises en compte par les investisseurs dans les prix actuels du métal, ce qui pourrait ouvrir la voie à de futurs mouvements de correction et de consolidation.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 4.966 dollars vendredi à 10H30 GMT, contre 4.987 dollars le vendredi précédent à la même heure.

L'aluminium valait 1.610 dollars la tonne, contre 1.696 dollars.

Le plomb valait 1.860 dollars la tonne, contre 1.913 dollars.

L'étain valait 17.800 dollars la tonne, contre 18.085 dollars.

Le nickel valait 10.645 dollars la tonne, contre 10.410 dollars.

Le zinc valait 2.261,50 dollars la tonne, contre 2.217 dollars.

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