Londres (awp/afp) - Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont effacé en fin de semaine les pertes des séances précédentes, dopés par le retour de l'appétit pour le risque.

Le cuivre, l'aluminium et le nickel ont légèrement avancé sur la semaine, tandis que le plomb, l'étain et le zinc ont reculé.

"Après l'échec (vendredi dernier) du président des Etats-Unis, Donald Trump, à annuler la réforme de la santé de son prédécesseur, Barack Obama, les acteurs de marché sont devenus sceptiques sur sa capacité à réaliser ses plans d'infrastrustructures", ont noté les analystes de Commerzbank.

"Cela a pu contribuer au manque d'enthousiasme sur le marché des métaux de base, mais les données sur l'économie réelle restent solides, et cela suffira selon nous à soutenir les prix", ont commenté les analystes de UniCredit.

Cependant, les mouvements de prix reflètent des transactions entre un nombre d'acteurs limité, et sont donc à prendre avec des pincettes, soulignait Liz Grant, analyste chez Sucden.

"Nous nous dirigeons vers la fin du mois et du trimestre, et il n'y a aucune information de nature à bouleverser les marchés, donc les volumes sont très faibles", a-t-elle expliqué.

La tonne de nickel a atteint son plus bas en près de deux mois lundi, à 9.655 dollars, avant de remonter sur la semaine.

- La hausse du cuivre ne convainc pas -

Le prix de la tonne de cuivre a connu une semaine mouvementée, atteignant son plus bas en trois semaines lundi à 5.671 dollars avant de remonter jeudi à son plus haut en quatre semaines à 5.985 dollars, pour finir la semaine en hausse nettement plus modérée.

Les nombreuses perturbations de la production qui soutenaient les prix depuis le début de l'année se sont estompées, avec la fin des grèves au Chili et au Pérou.

"La situation semble aussi s'améliorer en Indonésie. Selon le ministre de l'Energie, l'opérateur de la mine de Grasberg, Freeport-McMoRan, serait prêt à accepter les réglementations du gouvernement", ont noté les analystes de Commerzbank.

A plus long terme, certains analystes estimaient que le prix du cuivre, qui reste proche des plus hauts en deux ans atteints en février, restait trop élevé.

"Notre prévision d'une baisse du prix a été retardée, mais pas évitée. Les perturbations du premier trimestre ont créé un déficit modeste de 100.000 tonnes, mais les réserves mondiales des fonderies ont grimpé à leur plus haut niveau depuis 2013", ont noté les analystes de Barclays.

- L'aluminium au plus haut en deux ans -

La tonne d'aluminium a atteint 1.981 dollar jeudi, à son plus haut niveau depuis plus de deux ans.

"La hausse de l'aluminium n'a pas été flagrante sur la semaine, mais a permis au métal d'atteindre ses plus hauts. La production a grimpé en février pour répondre à la demande chinoise, mais selon des sources d'industrie, les utilisateurs au Japon acceptent des prix bien plus élevés de la part des fonderies", ont expliqué les analystes de Commerzbank.

"Une des raisons des variations des prix de l'aluminium est le prix de l'alumine, qui sert à le produire", a noté Caroline Bain, analyste chez Capital Markets.

"Les prix ont grimpé fin 2016. Le prix du charbon s'est envolé, et 90% des fonderies d'alumine fonctionnent au charbon en Chine, de loin le premier producteur d'alumine", a-t-elle expliqué, notant cependant que la baisse marquée des prix du charbon et de l'alumine en 2017 pourrait peser sur le prix de l'aluminium.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 5.865,50 dollars vendredi à 11H45 GMT, contre 5.824 dollars le vendredi précédent à 11H50 GMT.

L'aluminium valait 1.954 dollars la tonne, contre 1.937 dollars.

Le plomb valait 2.320 dollars la tonne, contre 2.372 dollars.

L'étain valait 19.990 dollars la tonne, contre 20.245 dollars.

Le nickel valait 9.975 dollars la tonne, contre 9.965 dollars.

Le zinc valait 2.814,50 dollars la tonne, contre 2.835 dollars.

js/pn/gib