Londres (awp/afp) - Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont reculé au cours de la semaine, les marchés s'inquiétant d'une activité moins forte que prévu en Chine.

Le cuivre, le nickel et le zinc ont fortement reculé, tout comme l'aluminium, le plomb et l'étain dans une moindre mesure.

"Les marchés doutent désormais de l'application du plan d'investissements dans les infrastructures de Donald Trump, mais la clef du problème reste les signes de décélération de la Chine, avec des données publiées jeudi qui montrent un ralentissement de l'activité", a commenté Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group.

L'indice des directeurs d'achat (PMI) sur les services, publié par le groupe de médias Caixin, s'est établi à 51,5 en avril, au plus bas depuis mai 2016, contre 52,2 points en mars.

Caixin avait fait état mardi d'un net ralentissement du secteur manufacturier, dont le PMI a glissé à 50,3 en avril, au plus bas depuis huit mois, contre 51,2 en mars.

"Vu la chute des prix du pétrole, il est même surprenant que les métaux de base n'aient pas plus souffert que cela", a estimé Alastair Munro, analyste chez Marex Spectron, qui juge qu'un rebond des prix est désormais improbable sur le court terme.

Cuivre: les grèves limitent la baisse

La tonne de cuivre a atteint jeudi 5.494 dollars, son plus bas depuis quatre mois.

"Entre mercredi et jeudi, le cuivre a subi sa plus forte perte sur deux jours depuis juillet 2015", a souligné Ipek Ozkardeskaya.

"Le cuivre sert clairement aux investisseurs occidentaux qui cherchent à parier sur une baisse de l'activité chinoise", a résumé Matt France, analyste chez Marex Spectron.

"Les pertes ont été limitées car les investisseurs ont repris espoir, les mineurs de la mine de Grasberg (troisième plus grande mine du monde, en Indonésie, NDLR) ont lancé une grève pour protester contre les licenciements de 10% des travailleurs alors que les exportations étaient limitées par le gouvernement", ont souligné les analystes de UniCredit.

L'opérateur de la mine de Grasberg, l'américain Freeport-McMoRan, est en négociation avec le gouvernement indonésien pour obtenir la permission d'exporter sa production.

Assouplissement de la réglementation sur le nickel

Le prix du nickel a chuté vendredi à 8.905 dollars la tonne, à son plus bas depuis plus de dix mois.

"Dans son rapport de marché publié la semaine dernière, le Groupe international d'étude du nickel estime que la croissance de la production d'acier inoxydable devrait être moins importante que prévu, et la demande du nickel devrait en être affectée", puisque le métal est utilisé dans cet alliage, ont commenté les analystes de Commerzbank.

"Par ailleurs, l'Indonésie a assoupli ses règles sur les exportations et avec le retournement politique des Philippines, une offre plus ample que prévu devrait suffire à répondre à la demande, ce qui devrait limiter les hausses de prix", ont-ils ajouté.

La ministre philippine de l'Environnement Regina Lopez a perdu mercredi son poste, après avoir entamé une guerre à l'industrie minière dans ce pays, premier producteur de nickel au monde.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 5.545 dollars vendredi à 12H15 GMT, contre 5.712 dollars le vendredi précédent à 10H40 GMT.

L'aluminium valait 1.912,50 dollars la tonne, contre 1.932 dollars.

Le plomb valait 2.182,50 dollars la tonne, contre 2.239 dollars.

L'étain valait 19.845 dollars la tonne, contre 19.905 dollars.

Le nickel valait 8.950 dollars la tonne, contre 9.525 dollars.

Le zinc valait 2.570,50 dollars la tonne, contre 2.642 dollars.

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