Londres (awp/afp) - Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont connu dans l'ensemble une petite baisse de régime cette semaine, reprenant leur souffle après avoir connu une ascension quasiment ininterrompue depuis début juin.

Les cours de la plupart des métaux industriels ont en effet décliné ou se sont stabilisés cette semaine dans un marché particulièrement calme et attentiste avant une décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi qui, comme attendu, a laissé ses taux d'intérêt inchangés.

Seul l'aluminium est parvenu à ressortir en hausse sur la semaine, bénéficiant davantage que les autres métaux de base de la nette dépréciation du dollar en fin de semaine dans le sillage de la réunion de la Fed.

"La situation sur le marché des métaux s'est de nouveau calmée après toute la (phase) d'excitation dans le sillage du référendum britannique" sur le Brexit, ont relevé les analystes de Commerzbank.

Aussi les investisseurs redirigent-ils progressivement leur attention à nouveau vers les données fondamentales, qui dans de nombreux cas pointent vers une situation resserrée sur le front de l'offre et de la demande, ou en voie de resserrement, ont expliqué les analystes de Commerzbank.

L'accès de faiblesse des cours était donc davantage imputable à une phase de correction, sur fond de prises de bénéfices, après la forte hausse enregistrée par les prix des métaux de base depuis le début du mois de juin, une progression qui a été notamment alimentée par une forte présence d'investisseurs spéculatifs sur le marché.

"Les métaux industriels se sont repris depuis leurs récents plus bas d'avril (et de mai), balayant d'un revers de main le blues engendré par le Brexit vers la fin du deuxième trimestre", ont noté les analystes de Capital Economics, faisant remarquer que les prix étaient désormais plus hauts qu'à la fin du premier trimestre.

Selon ces derniers, les indicateurs économiques en provenance de Chine, le premier consommateur de métaux industriels au monde, ont joué un rôle majeur dans cette progression des prix.

S'il y a eu au départ des signes que les mesures politiques se traduisaient dans l'activité réelle, les prix ont ensuite bénéficié - quand les indicateurs se sont faits moins encourageants - de l'anticipation de mesures de soutien supplémentaires, ont expliqué les experts de Capital Economics.

L'offre de cuivre en voie de resserrement

Les cours du cuivre se sont légèrement essoufflés cette semaine, même s'ils ont réussi à se reprendre nettement à compter de jeudi grâce à un dollar en perte de vitesse.

Le prix du métal rouge est ainsi tombé mercredi jusqu'à 4.830 dollars, un minimum en deux semaines, avant de rebondir.

"Nous pensons que les prix sont peut-être montés trop hauts au cours des dernières semaines, galvanisés par le bon moral des investisseurs, et pourraient lâcher du lest à court terme", ont expliqué les analystes de Commerzbank.

Ces derniers s'attendaient toutefois à ce que l'activité industrielle en Chine s'accélère dans la seconde partie de l'année, signe d'une reprise de la demande, et tablaient donc sur un prix de la tonne de cuivre autour des 5.000 dollars à la fin de 2016.

De même, les analystes de Commerzbank étaient plutôt optimistes concernant les perspectives du métal rouge, estimant que l'offre ne sera pas suffisante pour répondre à la demande cette année sur le marché mondial du cuivre, d'abord en raison des réductions de production de grande envergure qui ont été annoncées.

"Nous pensons que la situation solide sur le front des fondamentaux, couplée avec un changement d'humeur parmi les investisseurs financiers spéculatifs, devraient faire grimper les prix du cuivre durant le reste de l'année", ont conclu les experts de Commerzbank, précisant que pour leur part ils s'attendaient à ce que le métal rouge termine 2016 à 5.200 dollars la tonne.

L'aluminium pourrait bientôt déchanter

Les cours de l'aluminium ont connu pour leur part un mouvement en deux temps, aggravant d'abord leurs pertes de la semaine dernière avant de fortement rebondir grâce à l'affaiblissement du dollar et de ressortir en hausse sur la semaine.

Le prix de l'aluminium est ainsi tombé mercredi à 1.588 dollars la tonne, un plus bas en un mois et demi.

"Comme nous l'avions anticipé, la production chinoise d'aluminium continue à se reprendre en réponse à une hausse de 30% des prix à Shanghai (sur le Shanghai Metal Exchange, NDLR) depuis novembre", ont indiqué les analystes de Capital Economics.

Or, selon ces derniers, cette tendance haussière pourrait se poursuivre dans les prochains mois alors que la croissance de la consommation physique d'aluminium en Chine s'est accélérée et doit encore se voir pleinement reflétée dans les prix du LME.

Ils n'excluaient pas toutefois que le poids de l'offre excédentaire finisse par limiter la progression des prix, les cantonnant légèrement en dessous de 1.700 dollars la tonne d'ici la fin de 2016.

Les analystes de Commerzbank se montraient nettement moins optimistes toutefois, jugeant qu'il n'y avait aucune raison, étant donné que le marché mondial de l'aluminium est actuellement amplement fourni, pour que les prix de ce métal se maintiennent aux niveaux élevés atteints dernièrement, avec un plus haut en un an signé mi-juillet.

De son côté, le plomb est tombé vendredi jusqu'à 1.787,50 dollars, un minimum en trois semaines, tandis que le zinc a atteint jeudi 2.165 dollars, un minimum en deux semaines.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 4.877 dollars vendredi à 12H05 GMT, contre 4.966 dollars le vendredi précédent à 10H30 GMT.

L'aluminium valait 1.627 dollars la tonne, contre 1.610 dollars.

Le plomb valait 1.798 dollars la tonne, contre 1.860 dollars.

L'étain valait 17.800 dollars la tonne, contre 17.800 dollars également.

Le nickel valait 10.515 dollars la tonne, contre 10.645 dollars.

Le zinc valait 2.217,50 dollars la tonne, contre 2.261,50 dollars.

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