(Actualisé avec fin de la réunion, commissaire au Climat)

BRUXELLES, 6 mars (Reuters) - L'Union européenne a présenté officiellement vendredi aux Nations unies sa proposition formelle de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), qui doit s'inscrire dans l'accord attendu à la fin de l'année lors de la conférence internationale de Paris sur le climat.

L'Union européenne est le premier grand ensemble économique mondial à s'entendre sur cette "contribution déterminée au niveau national" (INDC), étape essentielle dans la négociation en cours d'un nouveau traité de lutte contre le réchauffement climatique.

Miguel Arias Cañete, commissaire européen au Climat et à l'Energie, a appelé les autres grandes puissances à suivre l'exemple européen.

"Nous attendons que la Chine, les Etats-Unis et les autres pays du G20 en particulier suivent l'Union européenne et soumettent leurs contributions d'ici la fin mars", a-t-il dit à l'issue d'une réunion des ministres de l'Energie et de l'Environnement à Bruxelles.

L'Union entend prendre ses responsabilités avant la conférence de Paris, a pour sa part déclaré la ministre française de l'Ecologie, du développement durable et de l'Energie, Ségolène Royal.

"Un pas très important a été franchi aujourd'hui", a-t-elle commenté devant la presse.

"Les pays européens ont pris avec ambition et volonté leurs responsabilités. C'est la première contribution nationale déposée à l'Onu, un élan", a-t-elle ajouté sur son compte Twitter.

Les chefs d'Etat et de gouvernement européens étaient parvenus le 24 octobre dernier à un accord sur l'ampleur de la réduction des émissions de GES, s'entendant sur un objectif contraignant de réduction de 40% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990.

Mais il restait encore à en préciser les détails en vue de la présentation officielle aux Nations unies.

Cet objectif commun devra être mis en oeuvre au niveau intérieur, empêchant ainsi que des Etats membres aient recours à des systèmes de compensation comme l'achat de droits d'émissions de pays tiers qui leur permettraient de rejeter davantage de GES qu'autorisé.

Mais la répartition précise de l'effort demandé à chacun n'a pas encore été fixé. Selon des diplomates européens s'exprimant sous le sceau de l'anonymat, il pourrait être proportionnel au PIB/habitant.

L'accord européen prévoit aussi de renforcer la part des énergies renouvelables et d'accroître les économies d'énergie.

La conférence de Paris, ou 21e Conférence des parties de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21), se tiendra du 30 novembre au 11 décembre. Elle est censé aboutir à un accord international sur le climat qui permettra de contenir le réchauffement global en deçà de la limite des 2°C. (Barbara Lewis avec Caroline Copley à Berlin et Jean-Baptiste Vey et Julien Ponthus à Paris; Henri-Pierre André et Danielle Rouquié pour le service français)