par Gabriela Baczynska

DONETSK, Ukraine, 17 avril (Reuters) - Les séparatistes pro-Russes occupant des bâtiments publics dans l'est de l'Ukraine ont estimé jeudi soir que leur départ, réclamé par l'accord négocié à Genève, dépendrait d'autres conditions, dont la libération de Maïdan, la place de l'Indépendance de Kiev où des nationalistes et autres partisans des nouvelles autorités ukrainiennes campent toujours.

"Si cela porte sur toutes les places et tous les bâtiments publics, alors j'imagine qu'il faudra commencer par le Maïdan à Kiev", a dit Alexander Zakhartchenko, un des responsables du mouvement de protestation à Donetsk.

Négociée par les représentants de l'Ukraine, de la Russie, des Etats-Unis et de l'Union européenne, la déclaration commune de Genève réclame l'arrêt immédiat des violences en Ukraine.

Elle précise également que "tous les groupes armés illégaux doivent être désarmés; tous les bâtiments occupés illégalement doivent être restitués à leurs propriétaires légitimes; toutes les rues, places et autres lieux publics dans les villes ukrainiennes doivent être libérés". (voir )

"Nous allons voir ce qu'ils vont faire avant de prendre notre propre décision ici", a poursuivi Zakhartchenko.

D'autres contestataires pro-Russes de Donetsk estiment même, puisque les nouvelles autorités en place à Kiev ont pris le pouvoir à la faveur de la contestation de l'hiver dernier, que le Premier ministre Arseni Iatseniouk et le président par intérim Oleksander Tourtchinov "occupent" eux aussi illégalement les sièges du pouvoir central et qu'ils doivent les libérer.

"Alors seulement nous pourrons discuter de ce que nous ferons ici, à Donetsk", ajoute Kirill Roudenko, porte-parole de l'autoproclamée "République populaire de Donetsk".

Evguéni, un des hommes de main du mouvement séparatiste qui monte la garde sur une barricade érigée devant le siège du gouvernement régional de Donetsk, occupé depuis le 6 avril, explique: "Si nos chefs nous disent de partir, nous partions. Mais notre exigence demeure: nous voulons un référendum régional le 11 mai."

"Nous ne déposerons pas nos armes", ajoute-t-il.

Un de ses camarades, Sacha, complète: "Nous avons montré à ces fascistes de Kiev qu'ils ne pouvaient pas nous écraser. Nous aurons notre république de Donetsk."

L'accord de Genève enjoint au gouvernement de Kiev d'ouvrir un "large dialogue national". Et Iatseniouk a proposé de renforcer les prérogatives des régions face au pouvoir central dans le cadre d'une réforme institutionnelle.

Mais Kiev s'oppose à tout référendum local sur le modèle de ce qui s'est passé en mars en Crimée et rejette l'introduction du fédéralisme dont le pouvoir central estime qu'il mènerait à la dislocation du pays.

RENVOI

Pour retrouver une CHRONOLOGIE de la crise en Ukraine depuis la chute de Viktor Ianoukovitch, double-cliquer sur (avec Aleksandar Vasovic; Henri-Pierre André pour le service français)